Le sommet de l'Organisation mondiale du commerce qui devait ouvrir, à Seattle, le 30 novembre 1999, un nouveau cycle de négociations visant à poursuivre la libéralisation des échanges internationaux, s'est soldé par un échec. Echec d'autant plus retentissant que 40 000 manifestants s'y étaient donné rendez-vous pour dénoncer les méfaits du libre-échange.
Résultat : le cycle a été suspendu sine die. Etats-Unis et Canada d'une part, Europe et Japon d'autre part - qui, à eux quatre, représentent 85 % du commerce mondial - n'ont pu trouver de compromis sur l'ordre du jour. Les Etats-Unis souhaitaient s'en tenir à l'élimination des subventions directes aux exportations agricoles, à la libéralisation des échanges de services et à l'instauration de normes sociales minimales. L'Union européenne souhaitait aborder la question des investissements, des règles de concurrence et de la transparence dans l'attribution des marchés publics. Elle comptait ainsi disposer d'une marge de manoeuvre plus importante dans les négociations sur l'agriculture, où elle s'oppose aux Etats-Unis et au groupe de Cairns (1).
Quant aux pays en voie de développement, bien que leurs positions soient assez diverses, ils rejettent dans l'ensemble tout lien entre commerce d'une part, normes sociales et protection de l'environnement d'autre part. Car ils craignent d'être privés de leurs avantages concurrentiels face aux Etats industrialisés. Ils demandent aussi l'élimination des mécanismes anti-dumping et des barrières - tarifaires et non tarifaires - qui empêchent leurs produits, notamment textiles et agricoles, d'accéder aux marchés du Nord.
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