Les Grands de ce monde s'expriment dans

IRAK: BIENTÔT LA DELIVRANCE ...

Amir Taheri - Il semblerait que vos activités politiques redoublent d'ardeur depuis quelques mois. L'Administration Bush vous aurait-elle fait parvenir un message clair ?
Najib Al Salhi - S'il fallait attendre de recevoir un message... Quand j'ai pris la décision de quitter l'Irak en 1995, je l'ai fait parce que je voulais participer au combat politique contre Saddam Hussein. J'étais convaincu que la seule façon de sauver notre pays de la situation catastrophique où l'a plongé Saddam Hussein était d'en rassembler les forces vives afin de favoriser la mise en place d'un nouveau gouvernement. Il était hors de question d'opérer un tel rassemblement en Irak même à cause de l'extrême brutalité du système policier. L'exil était donc la seule solution, pour moi comme pour plus de deux millions d'autres Irakiens qui ont également fait ce choix. J'ai tout de suite mis le pied à l'étrier.
A. T. - Êtes-vous lié à l'une des organisations dissidentes en exil ?
N. A. S. - A mes yeux, tous les opposants à Saddam Hussein forment un seul groupe ; c'est la grande famille irakienne. Nous sommes tous les enfants de l'Irak et, face au mal, nos divergences partisanes ou idéologiques sont reléguées au second plan. Saddam Hussein a détruit les fondations de l'État-nation irakien. Ce n'est pas le chef d'un parti politique « normal , auquel peuvent s'opposer d'autres partis politiques « normaux . Quelle que soit leur couleur politique, toutes les personnes « normales doivent s'opposer à lui. Je salue l'effort de tous les individus, de toutes les organisations qui, souvent au péril de leur vie, ont eu le courage dénoncer le mal. Pour ma part, je m'occupe principalement du Mouvement des officiers libres d'Irak. Il s'agit d'une association ouverte à tous les Irakiens issus des forces armées, quelles que soient leurs opinions politiques. Ce qui nous unit, c'est notre détermination à libérer notre pays du mal et à prendre un nouveau départ.
A. T. - Vous accordez une grande importance à l'unification de l'opposition. Y a-t-il eu des progrès en ce sens ?
N. A. S. - Oui, indéniablement. Il y a déjà plusieurs mois que nous nous efforçons d'élaborer une position commune. Les observateurs attentifs savent bien que cette tâche est loin d'être facile ; et cela, pour une multitude de raisons. Pendant des années, chacune des organisations dissidentes a, en effet, mené son propre combat, sans se préoccuper de ce que faisaient les autres. Certaines ont établi des relations avec telle composante de la société ou telle puissance étrangère s'intéressant à l'Irak. Aujourd'hui, nous devons faire la synthèse des analyses qu'elles proposent afin d'harmoniser les positions divergentes. Ce n'est pas un mince travail !
A. T. - En avril dernier, le président George W. Bush déclarait que son Administration était déterminée à mettre en œuvre la politique du « changement de régime en Irak. Quel a été l'impact de cette déclaration sur l'opposition irakienne ?
N. A. S. - Le peuple irakien a besoin de l'aide et du soutien …