Dans ce Numéro d'hiver, notre Rédaction a sollicité, également, les meilleurs experts et acteurs de la vie internationale pour évoquer les grandes interrogations qui baliseront l'année 2005.
Celles-ci, par exemple...
Assistera-t-on prochainement à la fin de la brouille franco-américaine ? La communauté de valeurs qui unit l'Amérique au Vieux Continent produira-t-elle de nouveau, cette année, ses plus beaux fruits ?
La disparition de Yasser Arafat met-elle enfin la paix israélo-palestinienne à portée de main ? Mahmoud Abbas et Ariel Sharon finiront-ils par être, comme jadis Sadate et Begin, les hommes du Destin ?
En politique extérieure, George Bush II se démarquera-t-il de George Bush I ? Comment l'hôte de la Maison-Blanche gérera-t-il l'après-élections en Irak ? Quelles pressions exercera-t-il sur ceux des régimes qui bafouent la loi internationale ?
L'Iran renoncera-t-il à son programme nucléaire ?
Après la catastrophe du raz-de-marée asiatique, qui a fait basculer plus de deux millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté, comment les Etats touchés se relèveront-ils ? Quelles incidences cette tragédie aura-t-elle sur la stabilité de certains pays de la zone, Indonésie en tête ?
Quelle attitude les dirigeants occidentaux doivent-ils adopter à l'égard de Vladimir Poutine ? Faut-il, au nom du sacro-saint " réalisme ", fermer les yeux sur la mise au pas des médias, le retour en force des anciens du KGB dans les administrations, la quasi-suppression des pouvoirs des régions, les menaces sur le secteur privé, la reprise des massacres en Tchétchénie, le soutien aux adversaires de la démocratie sur l'ensemble du territoire de l'ex-URSS ?
Après la Serbie en 1999 et la Géorgie en 2003, le récent succès de Viktor Iouchtchenko en Ukraine marque l'avènement des " révolutions douces " avec, chaque fois, le même scénario : un régime à bout de souffle qui recourt à une fraude électorale massive pour survivre et qui, finalement, est abattu par une gigantesque mobilisation pacifique de la population. Question : l'Europe s'engage-t-elle avec suffisamment de force et de foi aux côtés de ces démocraties balbutiantes qui se sont accouchées elles-mêmes sans verser de sang ? Après tout - chuchoteront certains -, l'Ukraine n'est-elle pas plus européenne que la Turquie ?
A ces questions essentielles, et à bien d'autres, ce Numéro s'efforce d'apporter des réponses éclairantes. Certaines d'entre elles ne sont pas franchement optimistes. Qu'importe ! Comme le disait Chantecler dans la pièce d'Edmond Rostand : " C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. "
A toutes et à tous: bonne lecture.