Ce numéro 169 s’ouvre sur deux entretiens exclusifs : l’un avec le jeune Chancelier d’Autriche Sebastian Kurz ; et l’autre avec le premier ministre italien Giuseppe Conte. Deux hommes dont la modestie et le savoir-faire suscitent le respect.
Nous nous réjouissons que tous deux aient choisi Politique Internationale pour exposer leur technique du pouvoir et développer leur vision de l’avenir.
Quatre sujets d’actualité ont principalement retenu l’attention de notre rédaction :
Turquie. La Turquie est un grand pays, membre de l’Otan par surcroît. nul n’oserait nier une telle évidence. Mais, aujourd’hui, la Turquie ne se conduit plus en alliée fiable et fidèle. Recep Tayyip Erdogan, l’autocrate qui préside à ses destinées, insulte quotidiennement les valeurs du club des démocraties. Il les insulte, d’une part, par l’étouffement des libertés qu’il inflige à son peuple ; et, d’autre part, par la politique expansionniste, cynique et agressive qu’il met en œuvre à l’extérieur. Ssans oublier les chantages et les pressions qu’il exerce sur l’Union européenne en instrumentalisant la question migratoire.
Comment faire entendre raison à Monsieur Erdogan ? Comment endiguer ses ambitions ? L’Histoire ne nous enseigne-t-elle pas que le prix à payer est toujours très élevé lorsqu’on ne stoppe pas dès l’origine l’aventurisme d’un dictateur mégalomane et revanchard ?
On trouvera dans nos pages des éléments de réponse à cette angoissante interrogation.
États-Unis. Quelles seront les conséquences multiformes de l’atypique affrontement entre un président sortant totalement incontrôlable et un challenger dont les convictions plutôt floues, la faible capacité d’entraînement et l’absence totale de panache constituent les « qualités » les plus marquantes ?
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’Oscar Wilde hésiterait un moment avant d’écrire, comme il le fit jadis dans Une femme sans importance, que « la jeunesse de l’Amérique est sa plus ancienne tradition » !
Pékin-Moscou-Washington. Le journaliste Michel Tatu avait publié, il y a bien longtemps, un remarquable petit ouvrage sur ce « triangle ». Nous avons, à notre façon, tenté de renouveler l’expérience en proposant à certains de nos auteurs d’« ausculter » les relations sino-russo-américaines et, surtout, d’en prévoir l’évolution. Aavec, en arrière-plan, cette question essentielle : quelles conséquences pour notre Europe ?
Israël et les monarchies du Golfe. Après l’Égypte (1979) et la Jordanie (1994), ce sont les Émirats arabes unis et Bahreïn qui viennent de normaliser leurs relations avec l’État hébreu. Chacun a bien réalisé qu’il s’agit là d’une séquence majeure pour le Moyen-Orient, du point de départ d’une dynamique probablement irréversible, d’une démarche appelée à se généraliser.
Deux des acteurs de cette normalisation israélo-arabe ont bien voulu la commenter ici et nous dévoiler leurs espérances : le ministre israélien du Renseignement et le ministre émirien des Affaires étrangères.
Bien d’autres « stars » s’expriment dans nos pages ce trimestre — de l’ancien secrétaire au Trésor de l’administration Clinton à l’actuelle ministre espagnole des Affaires étrangères, en passant par l’analyste politique le plus influent de la Russie poutinienne.
Nos lecteurs apprécieront, je pense, la liberté de ton de ces diverses personnalités. Ils apprécieront aussi les deux très stimulants dossiers spéciaux qui enrichissent cette livraison automnale. Deux dossiers dont les thèmes sont :
— L’électricité, une énergie d’avenir dans un monde décarboné.
— Les Jeux olympiques : retombées économiques et bienfaits sociétaux.
À toutes et à tous : bonne lecture !
Voilà. tout est dit.