Ce Numéro d'été s'ouvre sur un stimulant entretien avec Jean-Yves Le Drian. Un entretien dans lequel notre ministre des Affaires étrangères précise ou révèle ce que sont les vrais objectifs de la France au Moyen-Orient. Nous nous réjouissons que l'hôte du Quai d'Orsay ait choisi Politique Internationale pour y dépeindre toutes les nuances de l'action que conduit notre pays dans ce que le général de Gaulle, en son temps, dénommait l'« Orient compliqué »...
André Suarès se plaisait à dire qu'« en politique, la sagesse est de ne point répondre aux questions ; l'art, de ne pas se les laisser poser ». Nous avons voulu faire doublement mentir Suarès en apportant aux principales interrogations du moment les réponses des meilleurs experts :
- Aux États-Unis, les élections de mi-mandat, en novembre, se traduiront-elles à coup sûr, comme le prophétisent certains augures, par un tsunami anti-Trump ?
- En Allemagne, l'après-Merkel a-t-il commencé ?
- En Italie, l'avènement du premier gouvernement populiste d'Europe occidentale n'est-il qu'un regrettable faux pas de l'Histoire ou, à l'inverse, l'expression d'une tendance lourde et durable ?
- En Grande-Bretagne, les adversaires du Brexit ont-ils encore une chance de faire prévaloir leur point de vue ?
- À Cuba, le nouveau N° 1, Miguel Díaz-Canel, sera-t-il tenté de libéraliser le régime lorsque Raúl Castro aura disparu ?
- En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa - qui a succédé au désastreux Jacob Zuma - est-il réellement en train d'ouvrir une « ère nouvelle » ?
- À Gaza, le Hamas continuera-t-il de faire la politique du pire en instrumentalisant cyniquement la jeunesse palestinienne locale au lieu de lui imaginer un avenir ?
Cette livraison estivale consacre également une série de réflexions passionnantes aux nouveaux défis qu'engendre la révolution numérique, notamment en matière d'espionnage et de contre-espionnage. Le cyberespace est devenu, en effet, le paradis de cyberespions qui, confortablement retranchés derrière leurs ordinateurs, peuvent désormais infliger des dommages considérables aux infrastructures, manipuler l'information, monter de gigantesques opérations d'intoxication, voire même paralyser le fonctionnement d'un État.
Comment, face à cet ennemi invisible, les services de renseignement se réinventeront-ils ?
*
Notre Rédaction a souhaité, enfin, comme à l'accoutumée, braquer le projecteur sur quelques zones du globe qui n'occupent pas nécessairement la Une des gazettes mais qui méritent néanmoins notre intérêt - du Cambodge à l'Australie, du Sahel à l'Ouzbékistan...
Voilà. Notre voyage trimestriel nous appelle. Deux vers nous reviennent en mémoire :
« Croire tout découvert est une erreur profonde,
C'est prendre l'horizon pour les bornes du monde. »
À toutes et à tous : bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Jean-Yves Le Drian par Isabelle Lasserre
Entretien avec Yuli-Yoel Edelstein par Isabelle Lasserre
par Frédéric Encel
S'il s'agissait d'un western de Sergio Leone, on dirait, ce trimestre, que les « bons » ont provisoirement cédé la place aux « brutes » et aux « truands » : de Poutine l'implacable à Assad le sanguinaire, d'Erdogan le paranoïaque à Kim Jong-un le manipulateur, ce sont les leaders les plus cyniques, les plus inflexibles et les plus mégalomanes qui, depuis quelque temps, occupent le devant de la scène et font le spectacle.
Mais peut-être le vent est-il déjà en train de tourner, comme on a pu le constater, dans la nuit du 13 au 14 avril, à l'occasion des frappes ciblées contre la Syrie...
Bref, on attend avec impatience le dénouement du film.
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que, d'un bout à l'autre de la Terre, subsistent des interrogations multiformes qui font la « Une » des gazettes et auxquelles ce Numéro de printemps s'efforce de répondre. Celles-ci, par exemple, glanées au hasard :
- Le discours de plus en plus violemment anti-occidental du Président turc est-il compatible avec l'appartenance de son pays à l'Otan ?
- La nouvelle « glaciation » qui caractérise les relations du Kremlin avec l'Ouest est-elle appelée à durer et, dans l'affirmative, quel peut en être le coût ?
- En politique étrangère, Donald Trump brouille-t-il les cartes par tactique ou, comme le disent ses contempteurs, par incompétence ?
- Comment le Kazakhstan, cette ancienne république soviétique de 17 millions d'habitants, est-il devenu un acteur qui pèse sur la scène internationale ?
- Au moment où ils célèbrent le centenaire de leur indépendance, les États baltes ont-ils de vraies raisons d'être inquiets ?
- L'Espagne sortira-t-elle indemne de la crise catalane ?
- La bonne santé de l'économie portugaise est-elle le fruit de « recettes » transposables à d'autres États de l'Union européenne ?
- Le Pakistan est-il réellement complaisant envers les combattants djihadistes ?
- En Libye, une solution politique est-elle encore possible ?
- En Algérie, Abdelaziz Bouteflika, dont l'impotence est notoire, envisage-t-il réellement de solliciter un 5e mandat présidentiel ?
- Au Mexique, comment le candidat qui sortira des urnes en juillet prochain s'y prendra-t-il pour réussir là où ses prédécesseurs ont tous échoué (trafic de drogue, violences endémiques, corruption) ?
- De l'Union européenne au Bangladesh en passant par la Syrie, le Yémen, le Sud-Soudan, l'Afghanistan..., ce sont 65 millions de réfugiés et de déplacés que compte la planète. Que peut réellement l'ONU pour ces malheureux ? Le Haut-Commissariat aux Réfugiés a-t-il les moyens de sa générosité ?
On le voit, c'est à un véritable tour du monde que nous convions nos lecteurs ce printemps. Un tour du monde éclairé par les analyses de ceux qui décryptent la réalité internationale et de ceux qui, aux manettes, la façonnent. José Maria Aznar ouvre la liste de ces personnalités prestigieuses. Celui qui, de 1996 à 2004, a gouverné l'Espagne reste un observateur avisé, respecté et sollicité. En redécouvrant, cette fois encore, la constance et la vigueur de ses convictions, comment ne pas songer à ce bel aphorisme de Goethe : « Il reste toujours assez de force à chacun pour accomplir ce dont il est convaincu » ?
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec José Maria Aznar par Mathieu de Taillac
Entretien avec Mario Centeno par Mathieu de Taillac
par Antoine Jacob
« La route n'enseigne pas au voyageur ce qui l'attend à l'étape », dit le proverbe. Soit ! Mais il n'est pas interdit, pour autant, de prévoir ce que l'étape nous réserve. Notamment en posant les questions qu'appelle l'actualité. Celles-ci, par exemple :
- Les projets de relance européenne d'Emmanuel Macron finiront-ils, malgré les réserves des uns et autres, par connaître le succès ?
- La crise catalane annonce-t-elle, pour l'Espagne, des lendemains qui déchantent ?
- Populiste, autoritaire, flirtant à l'occasion avec la xénophobie et le révisionnisme, le gouvernement polonais a entrepris de démanteler des pans entiers de l'État de droit ; et cela, malgré l'opprobre général et les critiques véhémentes que lui adresse Bruxelles. Comment contraindre la Pologne à retrouver la voie de la démocratie ?
- Parce qu'elle est engagée au Sahel et au Levant, et parce qu'elle est résolue à lutter contre les dérives de l'islamisme, la France reste une cible prioritaire pour les terroristes. A-t-elle les moyens d'en triompher ?
- Face au déferlement migratoire, les dirigeants européens doivent-ils durcir systématiquement les conditions d'accueil ? Existe-t-il d'autres solutions, à la fois humaines et réalistes ?
À toutes ces questions - et à bien d'autres - répondent dans ce Numéro d'hiver experts et acteurs, ceux qui commentent l'événement et ceux qui le façonnent. Nous nous réjouissons, à cet égard, que Nathalie Loiseau (notre ministre des Affaires européennes) et Pierre de Bousquet de Florian (dont on lira ici la première interview en tant que coordonnateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme) aient choisi notre Revue pour y développer leur vision de l'avenir.
Notre rédaction a souhaité également, ce trimestre, « ouvrir le crâne » de Vladimir Poutine et celui de Xi Jinping. Quelques semaines après le XIXe congrès du PCC qui a reconduit le maître de Pékin dans ses fonctions pour cinq années supplémentaires (en attendant mieux !) et à quelques semaines d'une présidentielle russe qui offrira sur un plateau un quatrième mandat au tsar du Kremlin, le décryptage des arrière-pensées de ces deux grands fauves de la scène internationale nous a paru utile...
Notre troisième dossier est consacré à l'Iran. Quelle est la portée réelle des manifestations anti-régime de ce début d'année 2018, à Téhéran et dans les provinces iraniennes ? Et quelles en seront, à terme, les conséquences ? L'écart entre la mollarchie et la société civile est-il en train de se creuser irréversiblement ? Triomphante à l'extérieur - de la Syrie à l'Irak et du Liban au Yémen -, la République islamique vacille à l'intérieur. Donald Trump et ses alliés européens sauront-ils tirer parti de cette évolution ?
Il va de soi que nous n'avons pas négligé les autres zones d'incandescence de la planète - du Proche-Orient à l'Afrique centrale en passant par le Donbass. Parmi tous les personnages éminents qui jouent un rôle-clé dans ces régions tourmentées, nous avons tout spécialement braqué le projecteur sur deux hommes dont le destin est exceptionnel :
- Mikheïl Saakachvili : ancien Président de la Géorgie (2004-2013), il est devenu aujourd'hui une personnalité politique de premier plan dans un pays qui n'est pas le sien (l'Ukraine). Ce qui, on en conviendra, n'est pas banal !
- Autre parcours atypique : celui de Denis Mukwege. Simple médecin gynécologue, directeur de l'hôpital de la ville de Panzi en République démocratique du Congo, il s'est fait connaître pour l'aide qu'il apporte aux Congolaises victimes de violences sexuelles. Sa réputation dépasse désormais les frontières de la RDC et sa voix porte de plus en plus loin. Nombreux sont ceux qui souhaitent que cet homme intègre se décide à jouer un rôle politique. « L'homme qui répare les femmes » (c'est ainsi qu'on le surnomme) sera-t-il, un jour, « l'homme qui répare la RDC » ? Après tout, il arrive parfois que les meilleurs gagnent...
À toutes et à tous : bonne lecture.
Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Nathalie Loiseau par Baudouin Bollaert
par Cyril Trépier
par Patrick Monod-Gayraud
André Suarès avait-il raison d'écrire que, souvent, « la sagesse est de ne point répondre aux questions ; l'art, de ne pas se les laisser poser » ?
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est ce que ce numéro d'automne contredit allègrement ledit conseil en apportant des réponses éclairantes aux grandes interrogations du moment.
Celles-ci, par exemple :
- Les choix diplomatiques de la France, sous Emmanuel Macron, sont-ils réellement différents de ceux de ses prédécesseurs ?
- À l'heure de la Catalogne et du Brexit, les forces centrifuges en Europe risquent-elles de l'emporter ?
- Quel sera le destin du couple franco-allemand après la victoire, moins confortable qu'elle l'espérait, de Mme Merkel ?
- Le vieux débat sur une Union européenne à plusieurs vitesses est-il en train de ressusciter ?
- La Turquie de M. Erdogan est-elle, d'ores et déjà, devenue une dictature infréquentable ?
- Donald Trump a-t-il raison ou tort de saper l'accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien conclu en juillet 2015 ?
- Que reste-t-il du communisme, sur notre planète, 100 ans presque jour pour jour après la révolution d'Octobre ?
- Un affrontement militaire avec la Corée du Nord peut-il être évité ?
- Comment expliquer l'assourdissant silence des nations civilisées face au calvaire des Rohingya birmans ?
- À partir de quand pourra-t-on, sans risque d'erreur, affirmer que Daech a définitivement perdu la partie ?
- En Syrie, existe-t-il une véritable opposition à Bachar el-Assad qui soit susceptible, lorsque les armes se seront tues, d'incarner l'avenir ?
- Plus de 50 ans après la guerre des Six-Jours, une réconciliation israélo-palestinienne a-t-elle toujours un sens ? Et, dans l'affirmative, à quel prix ?
- Le Golfe est-il, comme certains tentent de le démontrer, à la veille de turbulences incontrôlables ?
Sur tous ces sujets qui structurent l'actualité internationale, nos lecteurs découvriront les éclairages des meilleurs experts. Ils auront plaisir, également, à lire les analyses et les confidences de ceux qui, aux manettes, font l'événement : de Jean-Yves Le Drian à Pierre Moscovici ; du Président du Kosovo au principal rival de Recep Tayyip Erdogan ; de la ministre-présidente de la Sarre à l'oligarque déchu Mikhaïl Khodorkovski.
Libéré au terme d'une détention inique de dix longues années, M. Khodorkovski, qui vit désormais à Londres, dévoile ici les conditions de sa fulgurante ascension et les circonstances de sa chute. Un itinéraire douloureux qui en dit bien davantage sur la vraie nature et les objectifs de Vladimir Poutine que les supputations les plus sophistiquées...
*
Last but not least : on trouvera, dans cette livraison automnale, un stimulant « Dossier spécial » consacré au Kazakhstan, là encore truffé des signatures les plus prestigieuses. Neuvième État du monde par la superficie, le Kazakhstan est non seulement un pont entre l'Est et l'Ouest, entre la Russie et la Chine, mais aussi l'héritier d'une longue tradition culturelle qu'il s'applique à mieux faire connaître. L'exposition internationale « Astana 2017 » a été l'occasion, récemment, d'en révéler toutes les richesses. Ce pays, qui milite depuis longtemps pour le dialogue des civilisations, la concorde ethnique et le désarmement nucléaire, fait entendre sa voix au sein de nombreuses enceintes multilatérales - à commencer par l'OSCE, dont il a exercé la présidence en 2010, et le Conseil de sécurité de l'ONU, dont il a été élu membre non permanent pour les années 2017-2018. Quant à son implication récente dans le règlement des crises ukrainienne et syrienne, elle confirme que l'échiquier international accueille désormais un acteur de plus avec lequel il faudra compter.
Voilà, tout est dit.
À toutes et à tous, bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Jean-Yves Le Drian par Isabelle Lasserre
Entretien avec Pierre Moscovici par Baudouin Bollaert
Entretien avec Kemal Kilicdaroglu par Marie Jégo
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Sommaire :
Entretien avec Jens Stoltenberg par Isabelle Lasserre
par Guillaume Lagane
par Jean-Marc de La Sablière
Que de rêves évanouis, hélas, lorsque l'on parle aujourd'hui de l'Union européenne ! À quelle distance galactique nous semblent appartenir, désormais, les espérances d'un Victor Hugo dans son fameux « Discours sur les États-Unis d'Europe » prononcé en 1849 ! Qui oserait encore, en ces heures propices aux forces centrifuges et aux démagogies populistes, s'adresser comme le fit Hugo aux peuples européens pour leur rappeler qu'ils sont frères ?
Tout cela, décidément, est bien loin. Mais, après tout, n'est-ce pas la nuit qu'il est beau de croire à la lumière ?
On ne s'étonnera pas, dans un tel contexte, que notre Rédaction ait choisi d'ouvrir ce Numéro de printemps sur le Brexit et ses conséquences. Comment Theresa May s'y prendra-t-elle pour gérer ce divorce, après des décennies de participation britannique au projet européen ? Parviendra-t-elle à mener de front la sortie de l'UE et les revendications séparatistes de l'Écosse ? D'ailleurs, a-t-elle réellement les qualités d'une Margaret Thatcher, à laquelle on la compare souvent ? Enfin, est-il certain que le Brexit ne modifiera en rien les engagements de Londres en tant que membre de l'Otan et garant de la sécurité européenne ?
Pour répondre à ces interrogations - et à bien d'autres - nous avons sollicité, comme à l'accoutumée, ceux qui décryptent la réalité internationale et ceux qui, aux manettes, la façonnent ou l'influencent. Ce trimestre, c'est Sandro Gozi, le « Monsieur Europe » du gouvernement italien et Michael Fallon, le ministre de la Défense britannique, que nous accueillons. Nos lecteurs apprécieront, je pense, que l'un et l'autre aient choisi notre Revue pour y développer, à chaud, leur vision de l'avenir.
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Cette livraison printanière braque également le projecteur sur les deux grands fauves de la scène internationale : Trump-l'imprévisible et Poutine-l'implacable.
Les frappes américaines contre l'aviation syrienne - en réponse à l'utilisation d'armes chimiques par Damas - marquent-elles une réelle inflexion dans la politique étrangère de la Maison-Blanche ? Rex Tillerson, le secrétaire d'État américain, réussira-t-il à convaincre Vladimir Poutine que son soutien aveugle au clan Assad est sans avenir ? Russes et Américains, au-delà de leurs divergences structurelles, sauront-ils conjuguer leurs moyens et associer leurs volontés pour éradiquer Daech au Moyen-Orient ?
Au coeur de cet écheveau complexe, quel rôle l'Iran jouera-t-il à plus long terme ? L'alliance Moscou/Téhéran consacre-t-elle un véritable « axe stratégique » ? Plus généralement, comment Donald Trump agira-t-il à l'égard du « ménage à trois » Moscou-Damas-Téhéran (sans oublier le Hezbollah) ?
Sur ces divers dossiers, mais aussi sur les politiques conduites par Donald Trump et Vladimir Poutine dans leurs pays respectifs, nos spécialistes, dans ces pages, étanchent notre curiosité.
*
Voilà, tout est dit. J'ajoute, toutefois, que d'autres escales attendent nos lecteurs dans ce riche Numéro de Politique Internationale - d'Israël au Kurdistan, des Balkans à l'Afrique du Sud... Autant de régions où, pour des raisons évidemment diverses, nous avons senti que le vent se levait.
À toutes et à tous, bonne lecture.
Brigitte ADES et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Michael Fallon par Isabelle Lasserre
par Agnès Alexandre-Collier
par Nathalie Duclos
Deux événements dominent l'actualité ce trimestre : l'entrée de Donald Trump à la Maison-Blanche et l'entrée de Juan Manuel Santos dans l'Histoire.
L'année 2016 aura incontestablement été faste pour le Président de la Colombie. Un homme courageux qui est parvenu à conclure un accord historique avec les FARC - la plus ancienne guérilla du monde - et que le prix Nobel de la paix vient de récompenser pour ce succès exceptionnel. En un temps où les foyers de crise se multiplient à la surface du globe, la paix colombienne constitue, à n'en point douter, un message d'espoir dont la portée dépasse de loin le continent latino-américain. Comment ne pas y voir, par surcroît, la preuve qu'il n'y a pas de limite à ce que la volonté peut accomplir ?
Certes, la mise en oeuvre concrète de cet accord - qui conclut cinquante ans de conflit et six années de négociations - soulève encore inquiétudes et incertitudes. Ne serait-ce que parce que, comme se plaisait à le répéter le regretté Shimon Peres, « toute négociation de paix ressemble à une nuit de noces dans un champ de mines ». Mais il n'empêche : une étoile de plus s'est allumée dans la nuit.
Nous nous réjouissons que le Président Santos nous ait réservé la primeur de ses réactions et de ses émotions.
***
Autre temps fort : la prise de fonctions controversée de Donald Trump. Avec, à la clé, au moins quatre interrogations majeures en matière internationale :
- Le nouveau chef de l'exécutif américain parviendra-t-il à renflouer le médiocre héritage que lui laisse Barack Obama, tout particulièrement au Moyen-Orient ?
- Donald Trump saura-t-il - lui dont on dénonce, à tort ou à raison, l'excessive « poutinophilie » - résister à la politique de force du Kremlin ? Une politique qui, de la Crimée à la Syrie, s'est nourrie des atermoiements et des reculades d'un Obama décidément plus doué pour la rhétorique que pour l'action...
- Qu'il s'agisse d'intérêts stratégiques ou d'enjeux commerciaux, l'hôte de la Maison-Blanche réussira-t-il à faire entendre raison à la Chine ?
- M. Trump, à cause de sa vision très utilitariste de la politique étrangère (« America first »), ne risque-t-il pas d'être moins solidaire de ses alliés européens ?
Pour répondre à d'aussi essentielles interrogations, nous avons, comme à l'accoutumée, fait appel aux meilleurs experts. De part et d'autre de l'Atlantique.
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Notre Rédaction a souhaité, également, braquer le projecteur sur quelques-uns des autres gros dossiers du moment - de la Catalogne à l'Autriche, du Yémen à la Corée du Sud, de l'Irak au Venezuela, du Sahel à la Cisjordanie...
Sur tous ces sujets, et sur bien d'autres, nos lecteurs seront éclairés par les commentaires de ceux qui décryptent l'événement et de ceux qui le font. Au hasard des pages, ils croiseront des personnalités aussi influentes et diverses que le chef d'état-major des armées françaises, Pierre de Villiers ; la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini ; l'ex-Premier ministre israélien, Ehud Barak ; le Président de la Géorgie, Guiorgui Margvelachvili ; et même le Président du lointain Kirghizistan, Almazbek Atambaev...
Les uns et les autres s'expriment, ici, sans détour et sans langue de bois. Petit rappel : la franchise ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense, mais à penser tout ce que l'on dit.
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Juan Manuel Santos par Frédéric Massé
par Frédéric Massé
par Marie Delcas
Shimon Peres, l'ancien Président d'Israël et Prix Nobel de la Paix, fut l'un des géants de ce siècle. Quelques jours avant sa disparition, il donnait sa dernière interview à notre Revue. C'est donc une sorte de testament politique que nous publions dans ce Numéro d'automne. Un formidable message d'optimisme adressé à la jeunesse. Aux jeunes générations Shimon Peres dit, en substance : « Le monde vous appartient ; ayez l'audace de lui donner la forme de vos rêves. »
Nos lecteurs apprécieront, je pense, ce document unique que le Destin a glissé dans nos pages.
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Autre scoop - volontaire celui-là - en ouverture de notre « Dossier Renseignement » : la première interview de fond accordée par Bernard Bajolet depuis sa nomination à la tête de nos services secrets extérieurs (DGSE), en 2013. Outre des analyses d'experts réputés, on découvrira, dans ce Dossier, un entretien très libre avec l'ancien patron du MI6 britannique, Sir Richard Dearlove, qui pourtant ne sort qu'exceptionnellement de son silence ; et une conversation à bâtons rompus avec l'Allemand Roland Jahn, l'homme qui est le responsable du décryptage des 111 kilomètres d'archives de la Stasi, le service d'espionnage de l'ex-RDA...
Au moment où des forces barbares défient le monde libre et tentent, par le terrorisme, de déstabiliser nos démocraties, les leçons que ces maîtres du secret tirent de leur expérience donnent à réfléchir...
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On trouvera également, dans cette livraison automnale, des réponses aux principales interrogations du moment. Celles-ci, par exemple :
- Quelles seront les conséquences du Brexit, tant pour la Grande-Bretagne que pour l'Europe ?
- À quelles conditions réussira-t-on à maîtriser les flux migratoires ?
- À quels défis immédiats le nouveau Président des États-Unis se trouvera-t-il confronté ?
- Comment endiguer la dérive dictatoriale du Président turc Recep Tayyip Erdogan ?
- Comment faire comprendre à Vladimir Poutine que ses pratiques - tant à l'intérieur de son pays qu'à l'extérieur - sont inacceptables et qu'il y a un prix à payer pour appartenir au club des nations civilisées ?
Sur ce sujet brûlant, Alexeï Navalny - l'opposant le plus respecté et le plus influent de Russie, le virtuose des réseaux sociaux, le « Zorro » moscovite qui dénonce inlassablement sur la Toile les malversations du maître du Kremlin et de son clan - s'exprime, ici, sans détour. Des accusations dévastatrices qui lui ont déjà valu - et, hélas, lui vaudront sans doute encore - les foudres du pouvoir.
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Cette plongée multiforme dans l'actualité n'épuise pas, on s'en doute, la totalité du riche sommaire de ce Numéro : de la Corée du Nord au Monténégro, de l'Espagne à la Chine, nous avons, cette fois encore, braqué notre projecteur sans exclusive ni a priori.
Au hasard des textes, on croisera des personnages aussi contrastés que le ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière, le Président monténégrin Milo Djukanovic ou l'ancien Premier Ministre espagnol Felipe Gonzalez. Chacun à sa manière nous aide à éclairer le chemin.
À toutes et à tous : bonne lecture.
Brigitte Ades et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Alexeï Navalny par Natalia Rutkevich
par Arnaud Dubien
Entretien avec Milo Djukanovic par Isabelle Lasserre
Chacun le sent bien, nous vivons une rupture - tant en Europe qu'outre-Atlantique. Une rupture entre les establishments politiques et les électeurs. Une rupture entre ceux qui conçoivent la politique comme un « job », ou comme un jeu, et ceux qui, à l'inverse, aimeraient qu'elle soit une mission, voire un apostolat. Une rupture entre des professionnels de la chose publique, avant tout soucieux de durer, et des citoyens avant tout désireux de mieux vivre.
Bref, le temps où la virtuosité des dirigeants suffisait à les rendre populaires semble révolu. Ce Numéro d'été en apporte une preuve supplémentaire en braquant le projecteur sur deux personnages d'origine, de sensibilité et de génération fort différentes mais qui, l'un et l'autre, possèdent un don d'empathie et d'authenticité parfaitement en phase avec les attentes de leurs compatriotes :
- Marcelo Rebelo de Sousa, le nouveau Président du Portugal, élu au premier tour alors même que le contexte ne lui était pas favorable. Nous sommes flattés que M. de Sousa ait choisi Politique Internationale pour expliquer, dès le début de son mandat, ce que peut et doit être une politique « proche des gens ».
- Justin Trudeau, le tout récent Premier Ministre du Canada. Un homme qui, à 44 ans, redonne enthousiasme et foi en l'avenir à tout un peuple. Sur ce « Kennedy canadien » on lira, dans ces pages, un article fort éclairant.
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Ces tentatives de renouvellement de la gouvernance traditionnelle ne sauraient occulter, bien évidemment, les défis que sont, pour nos démocraties, les flux migratoires et le terrorisme. Qui mieux que le Ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, pouvait décrypter d'aussi brûlants dossiers et proposer des solutions audacieuses ? Nous lui avons proposé de lever un coin du voile...
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La campagne présidentielle américaine a, elle aussi, retenu notre attention. Héritage de Barack Obama ; influence exercée par la Cour suprême ; politique étrangère que conduirait Hillary Clinton ou Donald Trump selon que l'un ou l'autre occuperait le Bureau ovale ; prévisions « scientifiques » concernant l'issue du scrutin de novembre : on le voit, nous avons tenté de ne laisser dans l'ombre aucun des volets de cette compétition dont dépend, pour partie, le destin du monde libre.
Il reste qu'une élection est, aussi, un mystère qui ne saurait être mis en équations. Une simple phrase, parfois, peut dissoudre les hésitations et décider de la victoire. On se souvient peut-être, à cet égard, de la question élémentaire posée par Ronald Reagan aux Américains au cours d'un grand débat télévisé avec Jimmy Carter en 1980 : « Mes chers compatriotes, êtes-vous plus heureux qu'il y a quatre ans ? » Une question à la fois anodine et essentielle qui contribua à ouvrir les portes de la Maison-Blanche à M. Reagan et renvoya M. Carter, pourtant Président sortant, dans ses champs de cacahuètes de Géorgie...
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Cette riche livraison d'été nous entraîne également partout où l'actualité prend la forme d'un inquiétant point d'interrogation : de l'Ukraine à la Pologne, de la Bosnie au Kosovo, de la Turquie à l'Afghanistan, de l'Iran à l'Arabie saoudite, du Liban à la Syrie. Sans oublier le Brésil, confronté à un avenir plutôt sombre...
Pour ce qui concerne le Proche-Orient, nos lecteurs apprécieront tout spécialement, je pense, l'interview que nous a accordée Mohammed Dahlan, candidat au poste de Président de l'Autorité palestinienne. Un entretien dans lequel cet ancien proche de Yasser Arafat dénonce les dérives de Mahmoud Abbas - personnalisation du pouvoir, autoritarisme, malversations financières... - et expose les conditions d'une paix durable avec Israël.
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À ce numéro 152 nous avons ajouté un fort stimulant « Dossier spécial » consacré à l'électricité. Un dossier qui démontre en quoi la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre fait de l'électricité le véritable fer de lance de la transition énergétique, l'énergie reine du XXIe siècle.
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Voilà. Tout est dit. Les temps actuels, il est vrai, ne ressemblent guère à une mer tranquille. Mais il est vrai aussi, comme l'écrivait Edward Gibbon, que « les vents et les vagues sont toujours du côté des navigateurs habiles »...
À toutes et à tous : bonne lecture.r
Brigitte Adès & Patrick Wasjman
P.-S. : Politique Internationale n'a pas attendu le Brexit pour en évaluer les conséquences, tant pour le Royaume-Uni que pour l'Europe. Entre autres analyses, nos lecteurs pourront se reporter à l'article de Pauline Schnapper, « "Brexit", le pari risqué de David Cameron », paru dans notre numéro 150, hiver 2015-2016.
Sommaire :
Entretien avec Marcelo Rebelo de Sousa par Mathieu de Taillac et Patrick Wajsman
Entretien avec Bernard Cazeneuve par Thomas Hofnung
par Soufiane Alsabbagh
Dans Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde dit qu'« il faut rester médiocre pour être populaire ». Donald Trump aurait-il lu Oscar Wilde ? On serait tenté de le penser tant le discours du fantasque magnat de l'immobilier flirte souvent avec la démagogie simplificatrice et la trivialité.
Mais il n'y a pas que cela et l'on aurait tort, je crois, d'attribuer la popularité du « Donald » à la seule rencontre entre un discours musclé qui promet des lendemains radieux et un électorat candide prêt à gober toutes les billevesées.
En réalité, Donald Trump n'est pas seulement un acteur atypique de l'Histoire, il en est le produit : s'il séduit autant, c'est d'abord et surtout parce que les autres candidats de l'establishment ont cessé d'inspirer confiance ; c'est d'abord et surtout parce que les professionnels de la politique, tous ceux qui oublient leurs engagements aussitôt élus et préfèrent durer plutôt que de réussir, ne sont plus crédibles.
Quelle que soit l'issue de la bataille en cours, il nous a paru logique d'ouvrir notre Numéro de Printemps sur ce phénomène. Sur cet homme tombé d'une autre planète. Sur ce milliardaire qui se gausse des élites et qui se bat - dit-il - pour « redonner à l'Amérique sa grandeur ». Après Obama-le-rhéteur, verra-t-on Trump-le-« doer » s'installer à la Maison-Blanche ?
*
On découvrira également, dans cette livraison printanière, des réponses aux principales interrogations du moment. Celles-ci, par exemple :
- Peut-on vaincre Daech militairement ?
- À l'heure où l'on célèbre le centenaire des accords Sykes-Picot, ne devrait-on pas songer à une vaste redistribution des cartes au Moyen-Orient ?
- Est-il vrai que l'Iran est désormais « incontournable » ?
- L'Europe a-t-elle les moyens de triompher du terrorisme ?
- Vladimir Poutine est-il réellement devenu, de façon durable, le nouvel homme fort de la scène internationale ?
- En Chine, un nouveau Tienanmen est-il concevable ?
- Quelles seront les conséquences de la chute des prix des matières premières et du pétrole ?
- En cette fin de quinquennat, quel jugement porter sur la diplomatie française ?
Pour étancher la curiosité de nos lecteurs, nous avons, sur tous ces thèmes et sur bien d'autres, sollicité ceux qui décryptent l'événement et ceux qui le font. À cet égard, nous nous réjouissons que le nouveau ministre des Affaires étrangères français (Jean-Marc Ayrault) et le nouveau Président de l'Argentine (Mauricio Macri) aient, eux aussi, dès leur entrée en fonctions, choisi notre Revue pour y exposer à brûle-pourpoint leurs premières réactions et leurs premières analyses.
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À ce Numéro 151, nous avons ajouté un très stimulant « Dossier spécial » sur les nouveaux moyens de paiement.
Depuis quelques années, l'univers du paiement a connu des mutations sans précédent. Cartes de paiement, paiements mobiles, portemonnaies électroniques, crypto-monnaies (dont la plus célèbre est le bitcoin) : le développement des nouvelles technologies a rendu possible un foisonnement de solutions de paiement, plus ou moins anonymes. Leur faiblesse est leur vulnérabilité au piratage. Or le principe fondateur du paiement, c'est la confiance. Toute la difficulté consiste donc à trouver un juste équilibre entre la sécurité et la simplicité d'utilisation.
Quel sera l'impact de cette véritable révolution ? On admettra, en tout cas, que Politique Internationale ne pouvait pas se désintéresser d'un tel enjeu...
Voilà. Tout est dit.
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
par Laure Mandeville
Entretien avec Mauricio Macri par Alice Pouyat
Entretien avec Jean-Marc Ayrault par Isabelle Lasserre
Il paraît que le temps est jaloux de ce que l'on fait sans lui. Nous nous sommes inspirés de cette maxime. Un peu plus de 37 ans après sa mise sur orbite, Politique Internationale vous présente, ce trimestre, son 150e Numéro. Cent cinquante numéros dans lesquels nous avons décrypté les plus brûlants des dossiers internationaux et accueilli les grands fauves de la scène mondiale. Cent cinquante numéros où se sont côtoyés ceux qui analysent l'événement et ceux qui le façonnent - quelles que soient leurs convictions.
On ne s'étonnera pas qu'un tel pluralisme continue d'inspirer cette livraison d'hiver. Une livraison que nous avons placée, symboliquement, sous le signe de l'Europe en demandant à Jean-Claude Juncker d'en être, en quelque sorte, le parrain.
Le président de la Commission nous livre ses commentaires lucides - et parfois provocateurs - sur les défis que doit relever l'UE : flux migratoires, union économique et monétaire, énergie, changements climatiques, terrorisme, « Brexit »... Autant de sujets qui sont ensuite disséqués par les meilleurs experts.
Nous nous réjouissons, également, que des personnalités aussi influentes que Jacques de Larosière (l'ancien patron du FMI) ou Margot Wallström (la tonique ministre des Affaires étrangères suédoise) aient bien voulu, chacun dans sa sphère de compétence, contribuer à cette réflexion.
Deuxième sujet majeur : Moscou et l'Ukraine. Le chef de l'État ukrainien Petro Porochenko - qui nous accorde, ici, l'une de ses rares interviews exclusives - livre, simultanément, deux combats : contre la corruption et contre les Russes qui, on le sait, ont annexé la Crimée en mars 2014 et soutiennent une rébellion séparatiste dans l'est du pays. Jusqu'à quand Vladimir Poutine défiera-t-il avec une telle désinvolture les lois internationales ? Autre interrogation : en intervenant (de façon très sélective !) dans la lutte contre l'État islamique, ne cherche-t-il pas, surtout, à faire oublier ses forfaits, à amadouer les Occidentaux et, par voie de conséquence, à obtenir une levée des sanctions très pénalisantes qui frappent la Russie ?
Nous avons demandé à l'oligarque Sergueï Pougatchev - qui, avant sa disgrâce, fut pendant une décennie l'ami le plus proche du maître du Kremlin - d'étancher notre curiosité et d'explorer la part d'ombre de cet ancien Kgbiste qui ne croit qu'à la force, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et refuse de comprendre qu'il y a un prix à payer pour appartenir au club des nations civilisées.
Soit dit en passant, Poutine n'est pas le seul parmi nos interlocuteurs familiers à céder ainsi à l'ivresse de la toute-puissance. D'autres que lui, à un moindre niveau il est vrai, s'engagent aussi dans cette voie. Par exemple, le président turc Recep Tayyip Erdogan. Un homme qui a tendance à bâillonner et à embastiller ses contempteurs (notamment dans la presse), qui massacre allègrement les Kurdes et dont les pratiques interlopes n'honorent pas la démocratie.
Compte tenu de l'appartenance de la Turquie à l'Otan, comment « gérer » un allié aussi peu recommandable ? On trouvera, dans ce Numéro, des éléments de réponse.
Troisième dossier : les atouts et les handicaps de Daech. Après l'Irak et la Syrie, l'organisation djihadiste pousse désormais ses pions en Libye. Et même au Nigeria. Comment tarir les ressources financières et infiltrer les réseaux de cette horde obscurantiste et barbare ? Comment l'éradiquer militairement ? Comment lutter contre les métastases qu'elle développe jusqu'au coeur de notre Vieux Continent ?
Là encore, nous avons ouvert nos colonnes aux plumes les plus compétentes.
Cette plongée multiforme dans l'actualité n'épuise pas, on s'en doute, la totalité du riche sommaire de ce numéro d'hiver : de la mise en échec du « chavisme » au Venezuela aux périls dont doit triompher Benyamin Netanyahou en Israël, des tensions renaissantes dans les Balkans aux récentes réorientations politiques en Australie, nous avons braqué notre projecteur sans exclusive ni a priori.
Voilà. L'essentiel est dit, je crois. Ce Numéro 150 vous tend les bras. Politique Internationale vous remercie pour ces 37 années de fidélité.
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Jean-Claude Juncker par Baudouin Bollaert
par Pauline Schnapper
Entretien avec Sahra Wagenknecht par Jean-Paul Picaper
Question à cent dollars : où peut-on trouver, réunis pour croiser leurs idées et leurs convictions, deux ministres des Finances et deux ex-Premiers ministres européens ; le premier vice-Président de la Commission de Bruxelles ; le Gouverneur de la Banque de France ; une figure emblématique du FMI ; un récent patron de la CIA ; un Secrétaire général adjoint de l'ONU ; et un chef d'État en exercice ? Sans oublier une kyrielle d'experts réputés et un économiste dont le dernier ouvrage est devenu un best-seller mondial...
Réponse : dans ce Numéro d'automne de Politique Internationale.
Nos lecteurs apprécieront, je pense, que de telles personnalités se retrouvent dans nos pages pour décrypter les grands sujets du moment.
Trois thèmes ont plus spécialement retenu l'attention de notre Rédaction ce trimestre.
Primo : l'Espagne. Les prochaines élections législatives seront-elles celles de la défaite du Parti Populaire et de la victoire des socialistes ? Mariano Rajoy, victime des programmes d'austérité, devra-t-il céder la place à Pedro Sanchez qui, affirment ses adeptes, incarne une sorte de renouveau de la social-démocratie ? Pour en savoir plus, nous avons donné la parole à ce jeune économiste keynésien.
Mais nous avons aussi, par souci d'équilibre, interrogé José Maria Aznar qui, au centre-droit de l'échiquier politique espagnol, fut un remarquable chef de gouvernement pendant huit années (1996-2004) et reste un observateur unanimement respecté de son propre pays, de l'Europe et du monde.
J'ai demandé, jadis, à M. Aznar s'il aimerait revenir au pouvoir. « J'espère - répliqua-t-il du tac au tac - que la situation de l'Espagne ne sera jamais assez dramatique pour que j'aie à envisager ce retour ! »
Wait and see...
Secundo : les migrants et le défi adressé à l'Europe. En toile de fond de cette tragédie humaine, deux questions appellent l'attention :
- Jusqu'où la nécessaire solidarité européenne doit-elle et peut-elle aller en matière d'accueil ?
- Comment agir sur les causes de cette crise migratoire ?
Frans Timmermans, Wolfgang Schäuble et Philippe Douste-Blazy apportent ici, sous des angles divers, des éléments de réponse.
Tertio : les turbulences du monde arabe à l'heure de Daech. Entre autres stimulantes contributions, on lira avec intérêt l'entretien que nous a accordé le Président de l'État hébreu, Reuven Rivlin. Un homme qui porte un regard serein sur les relations israélo-palestiniennes et qui s'obstine à penser que Juifs et Arabes ne sont pas condamnés mais plutôt destinés à vivre ensemble. Envers et contre tout.
La paix, dit-on, ne s'offre qu'à ceux qui l'ont rêvée...
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Mais là ne s'arrête pas notre curiosité. Nous avons voulu explorer d'autres pistes. Qu'il s'agisse des débats économiques et financiers les plus brûlants (que sondent et éclairent brillamment pour nous Michel Camdessus, Christian Noyer et Thomas Piketty), des primaires aux États-Unis, du jeu de Poutine en Ukraine, de la fin du règne interlope de Mme Kirchner en Argentine ou de la tentation autoritaire de Viktor Orban en Hongrie, nous avons souhaité, une fois de plus, de ne pas être en retrait de l'actualité.
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Last but not least : cette livraison automnale comporte également un substantiel « Dossier spécial » truffé de signatures prestigieuses et consacré à « Énergie et climat ».
Avec la COP21, qui doit avoir lieu à Paris début décembre, la France s'apprête à accueillir l'un des plus spectaculaires événements diplomatiques de son histoire récente.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les États portent à l'évidence une responsabilité primordiale : ils donnent l'impulsion, fixent les règles et les font respecter. Mais le climat n'est pas un enjeu comme les autres puisqu'il touche à tous les aspects de nos économies et de nos sociétés. Parmi les acteurs qui participent à la COP21, il en est un qui monte en première ligne, là où on ne l'attendait pas : l'industrie de l'énergie. Les énergéticiens, en effet, se mobilisent pour relever le défi du climat. Qu'il s'agisse de l'accès à l'énergie, de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables ou de la recherche d'énergies moins émettrices, ils ont, les uns et les autres, des réponses concrètes à proposer. Ce « Dossier spécial » leur donne la parole.
Voilà. Tout est dit. Les circonstances, il est vrai, n'incitent pas franchement à l'optimisme. Mais comme l'écrivait Bernanos et comme nous aimons à le répéter : « L'espérance est un risque à courir. »
À toutes et à tous : bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec José Maria Aznar par Fabien Zamora et Grégory Rayko
Entretien avec Pedro Sanchez par Michel Faure
Entretien avec Frans Timmermans par Baudouin Bollaert