Ce Numéro d'automne s'ouvre sur un entretien décapant avec le roi de Jordanie, Abdallah II - l'une des rares interviews de fond que le jeune souverain hachémite ait consenti à accorder depuis sa prise de fonctions, en 1999.
Abdallah II est un homme à la fois sage, éclairé et courageux. En raison de l'œuvre réformatrice qu'il accomplit à l'intérieur et de la posture équilibrée qu'il a su adopter en politique étrangère.
Politique Internationale et l'Association de politique étrangère de la Sorbonne viennent, d'ailleurs, de lui décerner leur prestigieux " Prix du courage politique " en soulignant les vertus de ce chef d'État qui, dans un environnement régional incandescent et souvent incontrôlable, a pris le risque d'être modéré...
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Entretien avec Sa Majesté Abdallah II de Jordanie par Patrick WAJSMAN
par Alain Dieckhoff
Entretien avec Patrick Seale par Brigitte ADÈS
Certains hommes de presse disent que Politique Internationale est une sorte de " miracle laïque ". Sans doute ont-ils raison... si l'on admet que les miracles se fabriquent dans l'effort de chaque jour et en équipe. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que notre Revue est devenue, de l'avis unanime, la plus influente publication francophone consacrée aux questions internationales. Nos lecteurs ? Les décideurs de la planète. Nos auteurs ? Tous les chefs d'État et de gouvernement qui font l'actualité, et les experts qui la décryptent.
Ce Numéro 100 marque le 25e anniversaire de notre publication. 25 ans jalonnés de scoops et d'analyses souvent prémonitoires. 25 ans d'enthousiasme collectif.
Mais rien de tout cela n'aurait été possible sans vous, sans votre confiance et votre amitié fidèles depuis un quart de siècle. À tous, donc - auteurs, abonnés, annonceurs, membres de notre Conseil... - j'adresse, au nom de Politique Internationale, des remerciements émus et chaleureux.
Pluralisme intellectuel, diversité politique, tolérance éditoriale : telle est notre conception de la vérité. Même si celle-ci doit déplaire. " Une vérité nuisible est préférable à une erreur utile - écrivait Goethe - puisque la vérité guérit le mal qu'elle a pu causer "...
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Entretien avec Milton Friedman par Henri Lepage
Entretien avec Ariel Sharon par Uri Dan
par Amir Taheri
Les retombées de la guerre en Irak donneront-elles raison à Flaubert lorsqu'il écrivait : " l'avenir est ce qu'il y a de pire dans le présent " ? Ce n'est pas certain. Mais ce qui est sûr, en revanche, c'est que les interrogations suscitées par l'intervention américano-britannique sont innombrables et suggèrent que l'on porte le regard au-delà des événements du jour.
Telle est notre démarche dans ce Numéro de printemps. Un Numéro qui s'efforce de poser les questions de fond et, surtout, d'y répondre sereinement en donnant la parole, comme à l'accoutumée, aux experts les plus réputés et aux acteurs du drame eux-mêmes.
À quelles raisons profondes George W. Bush a-t-il obéi ? À quelles influences a-t-il été sensible ? Y avait-il une autre façon de procéder pour déstabiliser la dictature irakienne ? La guerre livrée à Saddam donne-t-elle des chances solides à la démocratie, en Irak et dans l'ensemble du Moyen-Orient ? Quel rôle l'actuelle opposition irakienne jouera-t-elle dans l'Irak post-Saddam ? Quelle sera - s'il y en a une - la prochaine " cible " des États-Unis ? Kim Jong-il, le tyran nord-coréen, doit-il se préparer, à son tour, à affronter l'ire américaine ? Cette deuxième guerre du Golfe marque-t-elle le début de la fin des dictatures ? Quelles seront les conséquences de cette intervention sur la stabilité du régime saoudien, sur le processus de paix israélo-palestinien, sur les relations Washington/Ankara, sur la montée en puissance d'un islam radical, sur l'évolution de la diplomatie russe, sur les choix stratégiques des membres de la " nouvelle Europe ", sur l'économie mondiale en général et le prix du pétrole en particulier, sur le rôle de l'ONU et de l'Otan ? Quant à la fraternité qui soude, depuis si longtemps, le Nouveau continent et l'Ancien, dans quel état émergera-t-elle des turbulences actuelles ?
Nos lecteurs apprécieront, je pense, qu'aucun de ces Dossiers brûlants n'ait été laissé dans une pénombre propice aux approximations. S'il est parfois vrai, en politique, que l'on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens, il n'en va évidemment pas de même en matière éditoriale...
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Entretien avec Paul Wolfowitz par Xavier Harel
Entretien avec François Heisbourg par Thomas Hofnung
par Justin Vaïsse
Après treize années passées à la tête de l'État, le Tchèque Vaclav Havel quitte le pouvoir. Homme-symbole de la résistance intellectuelle à l'oppression communiste, défenseur universellement respecté de l'éthique en politique, héraut de la résurrection de l'Europe centrale, dramaturge et essayiste engagé, conscience vivante d'une nation exemplaire, Havel est unique.
Nous nous réjouissons qu'il ait choisi Politique Internationale pour dialoguer avec son ami Jacques Rupnik, juger les bouleversements des deux dernières décennies, méditer sur l'unité de destin entre le Vieux continent et les États-Unis, évaluer les chances de cette revanche sur Yalta " qu'est l'Union européenne à 25...
Nos lecteurs apprécieront, je crois, la force intérieure et la lucidité flamboyante de cet homme qui - comme l'a joliment écrit l'un de ses biographes, Jean Picq - a eu recours à l'écriture pour résister, à la parole pour dénoncer, à la morale pour agir...
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Entretien avec Vaclav Havel par Jacques Rupnik
par Françoise Pons
Entretien avec Péter Medgyessy par Thomas Schreiber
Ce Numéro d'automne s'ouvre sur un stimulant dossier consacré à la crise Washington/Bagdad et à ses retombées — économiques, diplomatiques, politiques et morales.
Le destin de Saddam Hussein est-il définitivement scellé ? À quelles vraies raisons la « croisade » de George Bush obéit-elle ? Quelle est la réalité de la menace irakienne ? Quel serait l'impact d'une nouvelle guerre du Golfe sur l'économie mon-
diale ?
Autre interrogation essentielle : pourquoi certaines élites européennes sont-elles à ce point anti-américaines ? Haine feutrée du modèle libéral ? Volonté de s'exonérer de ses propres fautes en les imputant aux États-Unis ? Jalousie inconsciente vis-à-vis d'une puissance dont, pour la première fois dans l'histoire moderne, les dépenses militaires seront supérieures à celles — cumulées ! — des vingt puissances suivantes ?
Quelle que soit la cause de cette étrange américanophobie, il est évident qu'elle ne peut déboucher que sur de nouveaux malentendus transatlantiques. Des malentendus dont on se passerait volontiers à l'heure d'Al-Qaïda et de son terrorisme sans visage…
Sur tous ces points sensibles nous publions, comme à l'accoutumée, les analyses de ceux qui décryptent l'événement et les témoignages de ceux qui le font.
Nos lecteurs apprécieront, je pense, la qualité et la variété de ces contributions.
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par David Spector
par Etienne de Durand
Entretien avec Antonis Samaras par Patrick WAJSMAN
Ce Numéro d'Été s'ouvre sur une question iconoclaste : les régimes arabes peuvent-ils se démocratiser ? Mais, plus encore que la question, c'est l'identité de ceux qui la posent que l'on jugera hors normes. Sur ce thème brûlant, nos lecteurs découvriront, en effet, les analyses libres et anticonformistes de deux personnalités éminentes de la « famille arabe : le Prince Moulay Hicham, enfant terrible du royaume marocain, cousin de Mohammed VI, no 2 dans l'ordre de succession au trône ; et le Prince Talal, demi-frère de l'actuel souverain saoudien. L'un et l'autre tiennent sur leur propre pays et sur l'aire arabo-musulmane des propos d'une lucidité, d'une franchise et d'une finesse très exceptionnelles.
Nul doute que ces contributions susciteront des ripostes passionnées…
Un tel débat n'a, bien évidemment, rien de théorique. Ne serait-ce que parce que l'un de ses enjeux essentiels est la paix au Proche-Orient et la stabilité dans l'ensemble du monde arabe. Quelle est l'issue la plus probable à l'interminable affrontement israélo-palestinien ? Si État palestinien il doit y avoir, à quelles conditions politiques, économiques et sécuritaires peut-il être créé ? Que deviendraient, dans ce cas de figure, les relations entre l'État hébreu et ses voisins ? Le régime irakien — placé par George Bush sur l'« axe du Mal — constitue-t-il réellement un obstacle à éliminer toutes affaires cessantes ? Une opération américaine de déstabilisation de Saddam Hussein est-elle souhaitable ? Dans l'affirmative, les États-Unis pourraient-ils la conduire sans avoir préalablement donné des gages aux opinions et aux gouvernements arabes — entendez : sans avoir préalablement pacifié les relations entre Israéliens et Palestiniens ? D'une façon plus générale, à quel prix le Président Bush pourrait-il, avant une intervention de grande envergure contre Bagdad, gagner le soutien de ses alliés traditionnels ?
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Entretien avec Prince moulay hicham ben abdallah el alaoui par Patrick WAJSMAN
par Amir Taheri
Entretien avec Prince talal ben abdel aziz al saoud par Hasni Abidi
Cinq ans après le début de la cohabitation, quel jugement porter sur la politique extérieure de la France et sur son influence réelle face aux super-grands ? Notre action diplomatique, tout au long de ces cinq années, a-t-elle été cohérente et créative ? Dans l'affirmative, ne serait-ce point, au moins en partie, grâce aux vertus d'un ministre des Affaires étrangères dont partisans comme adversaires louent volontiers le professionnalisme et la « touche » très personnelle ? Autre façon de poser la même question : le « védrinisme » (1) existe-t-il ?
Ce Numéro de printemps s'attache également — comment s'en étonner ? — aux grands dossiers de l'actualité. Qu'il s'agisse de la poursuite de la lutte engagée par George Bush contre l'« axe du Mal » ; du rôle controversé de la CIA dans le combat anti-terroriste ; de l'émergence, elle aussi controversée, d'un véritable « fascisme islamiste » ; de l'avenir du régime afghan ; des affrontements israélo-palestiniens ; de la dramatique crise argentine qui plonge tout un peuple dans la détresse ; ou de telles ou telles turbulences africaines, notamment la curieuse « révolution » à Madagascar… il n'est pas de sujet brûlant, on en conviendra, qui ait échappé à l'intérêt de notre Rédaction.
Pour décrypter cette réalité multiforme, nous avons, comme à l'accoutumée, fait appel à ceux qui commentent l'événement et à ceux qui le font, aux experts et aux acteurs. Acuité de l'analyse, prestige des signatures : nos lecteurs apprécieront, je crois, ce cocktail décapant…
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Entretien avec Hubert Védrine par Thomas Hofnung
par Jean-Michel Blanquer
Entretien avec Steve Hanke par Jean-Pierre Robin
Les chantres de l'anti-américanisme en seront pour leurs frais. En effet, les observateurs les plus sceptiques doivent reconnaître, aujourd'hui, que George Bush, ses ministres et ses conseillers conduisent leur offensive contre le terrorisme international avec professionnalisme, cohérence, obstination, courage. Et sans sacrifier l'objectif final aux attraits de la rentabilité politique à courte vue.
Il existe une différence majeure entre le politicien et l'homme d'État : le premier songe à la prochaine élection ; le second, lui, à la prochaine génération. George Bush Jr serait-il en train de devenir, sous nos yeux, un véritable homme d'État ?
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que l'intervention américaine en Afghanistan laisse en suspens un certain nombre d'interrogations auxquelles ce Numéro d'hiver tente d'apporter des réponses claires. Et cela, comme toujours, en donnant la parole aux experts et aux acteurs ; à ceux qui analysent l'événement et à ceux qui, sur le terrain ou dans les palais officiels, contribuent à le façonner.
— A quoi ressemblera, précisément, l'Afghanistan de l'« après-Talibans » ?
— Le général Moucharraf parviendra-t-il à se maintenir au pouvoir à Islamabad ? S'il disparaissait de la scène, qui pourrait le remplacer et pour faire quelle politique ?
— A quel avenir les relations indo-pakistanaises sont-elles vouées ? Comment, au cœur même de ces relations, l'enjeu qu'est le Cachemire sera-t-il géré ?
— Quelles leçons doit-on tirer du lien, désormais évident, entre certains mouvements fondamentalistes saoudiens et les réseaux terroristes ? A quelles conditions l'Arabie Saoudite — dont on s'aperçoit à présent qu'elle jouait avec le feu depuis une vingtaine d'années — pourra-t-elle rester un allié solide et fiable de Washington ? La « Maison des Saoud » est-elle, à terme, menacée ?
— Quelles incidences le « grand basculement » déclenché par les attentats du 11 septembre 2001 aura-t-il sur les rapports États-Unis/monde arabe, sur le processus de paix au Proche-Orient, sur les économies des zones les plus déshéritées de la planète ?
— Comment les Européens et les régimes arabes réagiront-ils si George Bush décide d'étendre son combat contre le terrorisme à d'autres États que l'Afghanistan ?
— En diffusant les messages de Ben Laden et en lui offrant ainsi une tribune mondiale, Al-Jazira — la télévision créée de toutes pièces par le petit émirat du Qatar — a-t-elle obéi à d'obscures arrière-pensées ou, simplement, rempli son devoir d'information ?
— La lutte contre les organisations terroristes est-elle une mission à réserver exclusivement aux armées nationales ou devrait-elle, à l'occasion, être sous-traitée à des compagnies militaires privées ?
C'est à toutes ces questions, parfois légèrement iconoclastes, que notre Rédaction, ce trimestre, a attaché son intérêt.
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Entretien avec Mohamed Zaher shah par Brigitte ADÈS
Entretien avec Hamid Gul par Zafar Masud
par Mariam Abou zahab
La tragédie du 11 septembre nous a, bien évidemment, contraints à repenser ce Numéro d'automne ; et cela, afin d'offrir à nos lecteurs les analyses de fond et les témoignages exclusifs auxquels ils sont, depuis plus de deux décennies, légitimement habitués.
« Le plus souvent, les événements sont plus grands encore que ne le savent les hommes », écrivait Guizot. Il avait raison. C'est pourquoi nous avons souhaité, par-delà l'événement lui-même, évaluer ses retombées à long terme et décrire ce que peut devenir l'onde de choc planétaire née, il y a quelques semaines, dans les décombres du World Trade Center et du Pentagone.
L'Amérique a prouvé une fois de plus, à l'occasion de ce drame, que la jeunesse est sa plus ancienne tradition. Mais quelles seront les conséquences internationales de ce salutaire regain d'optimisme puisé dans la détresse ? Les Américains seront-ils plutôt tentés d'agir seuls sur l'échiquier mondial ou préféreront-ils jouer la carte du multilatéralisme ? Dans quelle mesure réformeront-ils leur outil militaire et leurs services de renseignement ? A quels bouleversements assistera-t-on au sein de l'aire islamique ? Comment les alliances seront-elles recomposées ? La relation russo-occidentale, en particulier, se resserrera-t-elle durablement ? Quel sera, dans cette nouvelle équation, le jeu de la Chine ? Le lien transatlantique sortira-t-il raffermi de la crise ? Quelles incidences la riposte américaine aura-t-elle sur les rapports Washington/monde arabe, sur le processus de paix au Proche-Orient, sur la stabilité dans le Golfe ? A combien de régimes iniques l'Amérique fera-t-elle payer, finalement, le prix de leur soutien aux réseaux Ben Laden ? Quelles seront les conséquences économiques et financières de toutes ces turbulences ? Le terrorisme peut-il, réellement, être éradiqué et, dans l'affirmative, à quel coût ? En clair, les démocraties devront-elles, pour abattre cet ennemi sans visage, aller jusqu'à remettre en cause certains acquis de la mondialisation (la liberté des communications sur Internet, par exemple) et certaines de leurs valeurs de référence (la liberté de circulation…) ?
A toutes ces questions, nos lecteurs trouveront, ici, des réponses éclairantes. Réponses de ceux qui décryptent l'événement et, aussi, de ceux qui le « font ».
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Entretien avec François Heisbourg par Thomas Hofnung
Entretien avec François Leotard par Nadège Ragaru
par Olivier Roy
Ce Numéro d'Été de Politique Internationale tente de décrypter la plupart des grands dossiers du moment. Ceux qui font la « Une » des médias et enfièvrent les chancelleries.
Conflit israélo-arabe. L'Intifada traduit-elle, ou non, une opposition irréversible entre Israéliens et Palestiniens ? Ariel Sharon sera-t-il, malgré les apparences, l'homme de la paix au Proche-Orient ? L'ère de l'après-Arafat est-elle ouverte ? De quelle façon l'Europe peut-elle aider les États-Unis à renouer les fils distendus de la négociation entre frères ennemis ? Le Liban peut-il se « désyrianiser » dans le cadre d'un règlement global ?
Iran. La réélection de Mohammad Khatami à la magistrature suprême engagera-t-elle enfin la République islamique sur la voie de la normalisation ? D'ailleurs, faut-il investir de réelles espérances dans un homme qui a été associé, jadis, aux heures les plus sombres de la révolution chiite et dont le premier mandat est globalement négatif ?
Turquie. La très grave crise financière turque n'est-elle pas le révélateur de l'incurie et de la corruption qui rongent des élites indûment qualifiées de « kémalistes » ? L'alliance occulte entre bureaucrates, politiciens et mafieux laisse-t-elle néanmoins à Ankara une chance de redresser la barre et, dans l'affirmative, de rallier un jour l'Union européenne ?
Grande-Bretagne. La réélection aisée de Tony Blair marque-t-elle la victoire d'un Travaillisme rénové ou celle d'une sorte de néo-Conservatisme qui n'oserait pas dire son nom ? Doit-il son succès à ses propres performances ou à la faiblesse insigne de ses adversaires Tories ? Mais, surtout, saura-t-il, comme il s'y est engagé, transformer la société britannique en une véritable méritocratie et faire entrer la Grande-Bretagne dans la zone euro ?
Crise macédonienne. Quelle peut bien être l'issue de la rébellion de l'UCK, l'Armée de libération nationale des Albanais de Macédoine ? Quelles sont les intentions réelles de cette guérilla qui menace le pouvoir de Skopje ? Quels rôles l'OTAN et l'Europe peuvent-elles jouer pour apaiser ces inquiétantes turbulences ? Finalement, ne risque-t-on pas d'assister à une « fédéralisation » ethnique susceptible de déboucher sur un éclatement de ce petit État des Balkans ?
Japon. L'extraordinaire popularité du nouveau Premier Ministre nippon, Junichiro Koizumi, annonce-t-elle une réforme en profondeur du parti libéral-démocrate (PLD), contrôlé depuis toujours par quelques clans tout-puissants ? Ce « loup solitaire » de 59 ans saura-t-il, par surcroît, tracer une nouvelle voie au pays en allant à la rencontre d'une société civile dont le réveil, depuis une décennie, est spectaculaire ? En un mot, parviendra-t-il à mettre fin à une crise qui est, avant tout, celle de dirigeants sans cohésion et sans vision entraînante de l'avenir ?
Sur tous ces sujets d'une actualité brûlante, nous avons donné la parole aux meilleurs experts ainsi qu'aux acteurs politiques eux-mêmes. A ceux qui analysent l'événement et à ceux qui le façonnent.
Mais nous n'avons pas négligé, pour autant, le « suivi » d'autres Dossiers souvent évoqués dans nos pages — des méthodes de gouvernement utilisées au Kremlin à l'évolution économique de l'Europe centrale, des progrès de la démocratisation en République de Chine à la lutte contre les narco-trafiquants en Amérique latine… Moscou, Bucarest, Taïpeh, Bogota… : autant d'étapes contrastées qui nous offrent l'occasion d'une réflexion « à froid » sur des zones éminemment sensibles.
Enfin, nous avons intégré à ce Numéro quelques-uns des grands débats qui sculptent l'époque : victoire sans appel des idées libérales, impact de la mondialisation sur les pays en développement, renaissance des intégrismes…
Pour braquer le projecteur sur ces thèmes qui conditionnent nos destinées, nous avons, cette fois encore, sollicité les personnali-
tés les plus éminentes et les plus diverses par leurs convictions — Prix Nobel d'économie, philosophes, écrivains… Car, comme l'écrivait Alain : « Une idée est fausse dès l'instant où l'on s'en contente. »
A toutes et à tous : bonne lecture.
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Entretien avec Ariel Sharon par Uri Dan
par Alexandre Del Valle
Entretien avec Emile Lahoud par Jean-Pierre Perrin
Henri Queuille avait coutume de dire : « La politique ne consiste pas tant à résoudre les problèmes qu'à faire taire ceux qui les posent. »
En matière internationale, la formule est, hélas, tout aussi valable. C'est pourquoi nous avons souhaité, en ce trimestre marqué par tant d'interrogations majeures, donner la parole à ceux qui posent les « vrais problèmes » et traquent la vérité sous ses apparents mystères.
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Entretien avec Romano Prodi par Françoise Pons
par Laure MANDEVILLE
par Galia ACKERMAN
Publié au moment même où George W. Bush pénètre dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, ce Numéro d'Hiver de Politique Internationale se devait de porter une attention toute particulière à la nouvelle administration américaine. Sur quels dossiers, notamment internationaux, l'équipe républicaine rompra-t-elle avec les orientations antérieures ? Sera-t-elle tentée de rapatrier les GI's présents en Bosnie et au Kosovo, voire de ne plus participer qu'exceptionnellement aux opérations de maintien de la paix ? Aura-t-elle à cœur de faire aboutir, malgré les réticences des Européens, le fameux projet de défense nationale anti-missiles (NMD) ? Continuera-t-elle de fustiger tout ce qui contribue à crédibiliser une « Europe de la défense » — suivant en cela l'exemple de plusieurs proches de George W. Bush pendant la campagne présidentielle ?
Bref, la profonde unité de destin que partagent le Vieux Continent et les États-Unis ne risque-t-elle pas de se heurter à un certain nombre d'obstacles pratiques, de divergences doctrinales ou d'incompréhensions ?
Pour sonder cette interrogation — et bien d'autres — nous avons donné la parole, comme à l'accoutumée, aux analystes et aux acteurs. A ceux qui décryptent l'événement, à ceux qui le jugent et à ceux qui le modèlent. C'est pourquoi, à côté des excellents experts que sont Jacques Andréani et Justin Vaïsse, on trouvera dans les pages qui suivent les noms de Henry Kissinger et de Condoleezza Rice.
Il est rare que le Dr Kissinger accepte d'adresser des « conseils » à une nouvelle administration. Il a bien voulu, néanmoins, se livrer à cet exercice inédit pour le plus grand profit de l'équipe qui entre en fonctions à Washington… et des lecteurs de Politique Internationale.
Quant à Condoleezza Rice, qui occupera désormais à la Maison-Blanche le poste clé de National Security Adviser (celui-là même que Henry Kissinger occupa sous Nixon), nous nous réjouissons qu'elle ait choisi, elle aussi, notre Revue pour brosser à grands traits, et en avant-première, sa vision de l'avenir et de la place que doit y occuper, pendant les quatre prochaines années, l'Amérique de George W. Bush.
Le deuxième dossier brûlant, ce trimestre, est, bien évidemment, le Moyen-Orient. Quel sera le sort du processus de paix au lendemain de la consultation électorale du 6 février en Israël ? Quel que soit le nom du futur Premier ministre israélien, saura-t-il faire renaître la confiance entre frères ennemis ? D'ailleurs, l'affrontement israélo-palestinien peut-il être géré comme un conflit « classique » (avec ses divers volets : frontières, Jérusalem, réfugiés…) ? Ne relève-t-il pas, plutôt, d'un antagonisme de type « existentiel » qui remonterait aux débuts de l'aventure sioniste ?
Nos lecteurs apprécieront, je pense, que les réponses à ces questions soient fournies par des autorités incontestables, certes, mais aux convictions très contrastées : Shimon Pérès, Fayçal Husseini, Mohammed Barakei, Alain Dieckhoff, Frédéric Encel et Christian Chesnot.
Troisième thème de ce voyage trimestriel : l'état de l'Europe au lendemain du Conseil européen de Nice. Avec deux coups de projecteur :
@R2 le premier, sur les relations franco-allemandes. Le Sommet de Nice a-t-il réellement brisé ce qui fut, 50 ans durant, le moteur de la construction européenne, à savoir le « couple » franco-allemand ? Et si oui, à qui la faute ? Au-delà même de ce Sommet, que veut et où va l'Allemagne de Gerhard Schröder ? Quelle idée se fait-elle de son rôle en Europe ? Quel modèle de société est-elle en train de bâtir ? Ce modèle est-il exportable ?
Jean-Louis Bourlanges, ainsi que les ministres allemands des Finances, de l'Intérieur et de l'Environnement ont tenté, sur ces divers points, d'étancher notre curiosité ;
@R2 le deuxième, sur la « question d'Irlande ». Après 30 ans d'une guerre civile dévastatrice, n'a-t-on pas enfin le droit de considérer que le processus de paix, en Ulster, est en train de faire ses preuves ? Ne voit-on pas, également, que la résolution de la question nord-irlandaise renforce le rayonnement international de cette République d'Irlande déjà portée par une formidable croissance économique ?
Pierre Joannon et le Premier ministre irlandais lui-même, Bertie Ahern, nous font profiter, ici, de leur vaste expérience.
Mais l'Union européenne, ce n'est pas seulement des communiqués, des procédures, des Sommets… C'est aussi — on le sait — une certaine idée de la liberté, du progrès économique et de la justice que nous envient la plupart des peuples du Vieux Continent. Ces peuples sont-ils prêts à devenir membres à part entière du club européen ? Ont-ils une conception aussi exigeante que la nôtre en matière de fonctionnement démocratique ? Tel est, précisément, le « bulletin de santé » de l'aire post-communiste que notre Rédaction, ce trimestre, a choisi d'établir.
Avec les commentaires toujours éclairants de : Paul Garde (le plus éminent des balkanologues), Jean Lemierre (le nouveau patron de la BERD), Vojislav Kostunica (le successeur de Milosevic), Aleksander Kwasniewski (le Président, récemment réélu, de la Pologne), et Carla Del Ponte (le Procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie)…
A ce vaste périple imposé par l'actualité, nous avons souhaité ajouter deux étapes plus atypiques — l'une en Asie, l'autre en Amérique latine— marquées par deux personnages hors normes.
— L'Indonésie, où un président quasiment aveugle,
Abdurrahman Wahid, s'obstine, contre vents et marées, à parier sur le réformisme dans un contexte de violence séparatiste et confessionnelle, de turbulences sociales et de manœuvres politiciennes héritées du long règne corrompu des Suharto.
— Le Pérou, où l'économiste indien Alejandro Toledo, issu d'une famille misérable de la Cordillère des Andes, s'apprête à retrouver par les urnes la victoire que l'ex-président Fujimori (en fuite) lui a dérobée par la fraude, il y a quelques mois.
Deux interviews exceptionnelles, deux destins qui tranchent par rapport à la morosité de l'époque, deux trajectoires sculptées par la volonté.
A propos, connaissez-vous cette phrase de Churchill ? « Tout le monde savait que c'était impossible à faire. Et puis, un jour, est venu un homme qui ne le savait pas. Et il l'a fait. »
A toutes et à tous : bonne lecture.
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Entretien avec Henry Kissinger par Jacqueline Albert simon
Entretien avec Condoleezza Rice par Barbara Victor
par Justin Vaïsse