Question à cent dollars : où peut-on trouver, réunis pour croiser leurs idées et leurs convictions, deux ministres des Finances et deux ex-Premiers ministres européens ; le premier vice-Président de la Commission de Bruxelles ; le Gouverneur de la Banque de France ; une figure emblématique du FMI ; un récent patron de la CIA ; un Secrétaire général adjoint de l'ONU ; et un chef d'État en exercice ? Sans oublier une kyrielle d'experts réputés et un économiste dont le dernier ouvrage est devenu un best-seller mondial...
Réponse : dans ce Numéro d'automne de Politique Internationale.
Nos lecteurs apprécieront, je pense, que de telles personnalités se retrouvent dans nos pages pour décrypter les grands sujets du moment.
Trois thèmes ont plus spécialement retenu l'attention de notre Rédaction ce trimestre.
Primo : l'Espagne. Les prochaines élections législatives seront-elles celles de la défaite du Parti Populaire et de la victoire des socialistes ? Mariano Rajoy, victime des programmes d'austérité, devra-t-il céder la place à Pedro Sanchez qui, affirment ses adeptes, incarne une sorte de renouveau de la social-démocratie ? Pour en savoir plus, nous avons donné la parole à ce jeune économiste keynésien.
Mais nous avons aussi, par souci d'équilibre, interrogé José Maria Aznar qui, au centre-droit de l'échiquier politique espagnol, fut un remarquable chef de gouvernement pendant huit années (1996-2004) et reste un observateur unanimement respecté de son propre pays, de l'Europe et du monde.
J'ai demandé, jadis, à M. Aznar s'il aimerait revenir au pouvoir. « J'espère - répliqua-t-il du tac au tac - que la situation de l'Espagne ne sera jamais assez dramatique pour que j'aie à envisager ce retour ! »
Wait and see...
Secundo : les migrants et le défi adressé à l'Europe. En toile de fond de cette tragédie humaine, deux questions appellent l'attention :
- Jusqu'où la nécessaire solidarité européenne doit-elle et peut-elle aller en matière d'accueil ?
- Comment agir sur les causes de cette crise migratoire ?
Frans Timmermans, Wolfgang Schäuble et Philippe Douste-Blazy apportent ici, sous des angles divers, des éléments de réponse.
Tertio : les turbulences du monde arabe à l'heure de Daech. Entre autres stimulantes contributions, on lira avec intérêt l'entretien que nous a accordé le Président de l'État hébreu, Reuven Rivlin. Un homme qui porte un regard serein sur les relations israélo-palestiniennes et qui s'obstine à penser que Juifs et Arabes ne sont pas condamnés mais plutôt destinés à vivre ensemble. Envers et contre tout.
La paix, dit-on, ne s'offre qu'à ceux qui l'ont rêvée...
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Mais là ne s'arrête pas notre curiosité. Nous avons voulu explorer d'autres pistes. Qu'il s'agisse des débats économiques et financiers les plus brûlants (que sondent et éclairent brillamment pour nous Michel Camdessus, Christian Noyer et Thomas Piketty), des primaires aux États-Unis, du jeu de Poutine en Ukraine, de la fin du règne interlope de Mme Kirchner en Argentine ou de la tentation autoritaire de Viktor Orban en Hongrie, nous avons souhaité, une fois de plus, de ne pas être en retrait de l'actualité.
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Last but not least : cette livraison automnale comporte également un substantiel « Dossier spécial » truffé de signatures prestigieuses et consacré à « Énergie et climat ».
Avec la COP21, qui doit avoir lieu à Paris début décembre, la France s'apprête à accueillir l'un des plus spectaculaires événements diplomatiques de son histoire récente.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les États portent à l'évidence une responsabilité primordiale : ils donnent l'impulsion, fixent les règles et les font respecter. Mais le climat n'est pas un enjeu comme les autres puisqu'il touche à tous les aspects de nos économies et de nos sociétés. Parmi les acteurs qui participent à la COP21, il en est un qui monte en première ligne, là où on ne l'attendait pas : l'industrie de l'énergie. Les énergéticiens, en effet, se mobilisent pour relever le défi du climat. Qu'il s'agisse de l'accès à l'énergie, de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables ou de la recherche d'énergies moins émettrices, ils ont, les uns et les autres, des réponses concrètes à proposer. Ce « Dossier spécial » leur donne la parole.
Voilà. Tout est dit. Les circonstances, il est vrai, n'incitent pas franchement à l'optimisme. Mais comme l'écrivait Bernanos et comme nous aimons à le répéter : « L'espérance est un risque à courir. »
À toutes et à tous : bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec José Maria Aznar par Fabien Zamora et Grégory Rayko
Entretien avec Pedro Sanchez par Michel Faure
Entretien avec Frans Timmermans par Baudouin Bollaert
On anticipe mieux les réactions des États lorsque l'on a l'occasion de discuter librement avec ceux qui les gouvernent. Tout spécialement si cette conversation se déroule dans un cadre informel et sans chronomètre. On perçoit bien, à ce prix, qui est l'homme derrière la fonction, quels ressorts le meuvent, quelles références intellectuelles l'inspirent, quels sont ses projets et ses rêves.
Le Premier Ministre grec Alexis Tsipras nous a offert l'occasion d'une telle observation en consacrant une bonne partie d'un samedi matin de juin à un entretien avec notre Revue. À Athènes. Au coeur de la crise que l'on sait, le jeune chef de gouvernement de 41 ans, détendu et volontaire, a évoqué son parcours, les influences qu'il a subies, les dirigeants qu'il admire, les régimes dont il se sent proche, le sens profond de son combat et, cela va de soi, sa stratégie alternative pour la Grèce en Europe.
Quel que soit le visage de l'avenir, quelle que soit l'issue des turbulences actuelles, Alexis Tsipras incarne d'ores et déjà un temps fort de l'histoire politique du Vieux Continent. Ne serait-ce qu'à ce titre, il faut l'écouter avec attention...
Au-delà du cas spécifique de la Grèce, la victoire de Syriza révèle une autre attente, un autre souhait des sociétés civiles européennes : que l'on prive les partis politiques traditionnels d'une part de leur toute-puissance et que l'on rapproche les citoyens des décisions qui sont prises en leur nom.
Tel est bien le sens des récentes élections locales en Espagne. Des élections qui ont vu les nouveaux partis réaliser une percée spectaculaire, contraindre les formations anciennes à de nombreuses concessions et jouer, souvent, les faiseurs de rois... en attendant mieux. Entendez : en attendant des législatives qui, dans quelques mois, devraient les rapprocher du pouvoir.
Le plus connu de ces mouvements émergents est, on le sait, Podemos. Son chef, Pablo Iglesias, nous a réservé, lui aussi, une longue et décoiffante interview exclusive.
Défiée par ces nouveaux leaders qui récusent la cure d'austérité comme moyen de sortir de la crise, l'UE résiste. Mais que sera son destin si elle tarde trop à maîtriser le chômage, l'immigration sauvage, l'insécurité, les tensions avec la Russie de Poutine ? Que restera-t-il du rêve européen ? Bref, comment réenchanter l'Europe ?
Pour répondre à cette question existentielle, nous avons sollicité, comme à l'accoutumée, ceux qui décryptent l'événement et ceux qui le modèlent, les meilleurs experts et les acteurs. Tous s'expriment ici sans détour - du Commissaire européen Pierre Moscovici au ministre des Affaires étrangères belge Didier Reynders ; du chef de la diplomatie lituanienne Linas Linkevicius au Président tchèque Milos Zeman ; de l'ancien Secrétaire d'État aux Affaires européennes de Tony Blair, Denis MacShane, au Premier Ministre albanais Edi Rama...
Nos lecteurs apprécieront, je pense, la variété et la qualité de ces points de vue.
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Il n'y a pas que l'Europe. Notre Rédaction a souhaité également, ce trimestre, braquer le projecteur sur quelques-unes des grandes interrogations du moment. Celles-ci, par exemple :
- Daech peut-il être vaincu et, dans l'affirmative, à quelles conditions ?
- L'Arabie saoudite soutient-elle toujours le fondamentalisme musulman ?
- La Turquie de Monsieur Erdogan reste-t-elle un allié fréquentable ?
- Dans quelle mesure l'Iran est-il le grand bénéficiaire des bouleversements survenus au Moyen-Orient depuis l'intervention américaine en Irak ?
- Le ralliement de Boko Haram à l'État islamique met-il, à terme, le continent africain en péril ?
Autant de questions qui appellent, à l'évidence, des réponses courageuses.
Mon ami Alexandre de Marenches me disait souvent : « Ceux qui n'ont pas de courage ne savent pas ce qu'ils perdent. » Désormais, on le sait.
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Alexis Tsipras par Patrick Wajsman
Entretien avec Pablo Iglesias par François Musseau
Entretien avec Pierre Moscovici par Baudouin Bollaert
Sommaire :
Entretien avec Arséni Iatseniouk par Isabelle Lasserre
par Arnaud Dubien
Entretien avec Eka Zguladze par Isabelle Lasserre
Les attentats barbares perpétrés récemment sur le sol français au nom d'un Islam dévoyé m'ont remis en mémoire cet aphorisme de Voltaire : « Quiconque me dit : "Pense comme moi ou Dieu te damnera", me dira bientôt : "Pense comme moi ou je t'assassinerai". » Nous y sommes, hélas. L'intolérance - instinctive ou planifiée - a désormais, chez nous, la couleur du sang. Les loups sont entrés dans la ville, avec leurs kalachnikovs.
Mais qui, dans la coulisse, inspire, cautionne et manipule ces « loups », qu'ils soient solitaires ou regroupés en meutes ? Qui sont leurs gourous, leurs icônes, leurs maîtres à penser ? Qui les arme et les sponsorise ? Quels liens entretiennent-ils avec les groupes et organisations protéiformes qui sèment la désolation sur une partie de la planète, de l'Irak au Pakistan, de la Libye au Nigeria ? Et, last but not least, comment les démocraties peuvent-elles triompher de ces hordes obscurantistes ? Par les armes ? Par la technologie ? Par le Renseignement ?
À ces questions essentielles on trouvera, dans les pages qui suivent, des éléments de réponse. On les trouvera sous la plume des meilleurs experts, bien sûr, mais aussi dans les commentaires d'hommes de terrain comme le chef d'État-Major des armées françaises ou le patron du contre-espionnage et de la lutte anti-terroriste en Allemagne. Il est rare que de telles personnalités s'expriment aussi librement dans la presse. Elles l'ont fait pour nous.
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Ce qui est clair, en tout cas, c'est que ce nouvel « Empire du Mal » qu'est l'islamisme radical ne pourra pas être terrassé sans un fort engagement américain. Obama sera-t-il l'homme de cette stratégie ? À deux ans de la fin de son dernier mandat, le chef de l'Exécutif américain, si pusillanime jusqu'à présent, méritera-t-il enfin le Nobel qui lui fut un peu précipitamment attribué dès 2009 ? Saura-t-il, en homme d'action et non plus seulement en rhéteur, rappeler au monde que l'Amérique a toujours défendu quelque chose de plus que son propre confort ? Bref, aura-t-il le courage d'indiquer le chemin qu'il faut suivre pour faire mordre la poussière aux illuminés de Daech, d'Al-Qaïda ou du Front al-Nosra ? Le courage d'indiquer le chemin et, surtout, d'en payer le prix !
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Lorsque Barack Obama quittera ses fonctions, le climat de guerre froide qui oppose aujourd'hui M. Poutine aux Occidentaux aura-t-il cédé la place au « business as usual » ou, à l'inverse, se sera-t-il aggravé ? Beaucoup dépend, à l'évidence, de l'attitude qu'adoptera Vladimir Poutine tout au long de la crise ukrainienne ainsi que des mesures de rétorsion que continuera, ou non, de prendre l'Union européenne. Mais beaucoup dépendra, également, de données plus globales - économiques, financières, énergétiques, culturelles... - sur lesquelles on lira, dans cette Revue, de subtiles analyses. Avec, cerise sur le gâteau, le point de vue très libre, brillant et souvent anticonformiste d'un Valéry Giscard d'Estaing au meilleur de sa forme.
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Enfin, au-delà de l'actualité immédiate, notre Rédaction a souhaité, ce trimestre, braquer le projecteur sur quelques dossiers atypiques mais dont les incidences sur la vie internationale sont loin d'être négligeables. Par exemple :
- les dernières dictatures, tant hors d'Europe (Corée du Nord) que sur le Vieux Continent (Biélorussie) ;
- les États quasiment mort-nés (Sud-Soudan) ;
- les peuples menacés (des chrétiens de Syrie aux Tatars de Crimée) ;
- les conflits oubliés, comme celui du Haut-Karabagh (avec une stimulante contribution du ministre des Affaires étrangères d'Arménie, Edward Nalbandian).
Même s'ils ne font pas nécessairement les gros titres des gazettes, ces sujets retiendront, je l'espère, l'attention de nos lecteurs.
Guerres, terrorisme, tyrannies... Décidément, Henri Jeanson avait bien raison d'écrire que « la liberté est un mot qui a fait le tour du monde et qui n'en est pas revenu ».
À toutes et à tous, bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Valéry Giscard d'Estaing par Isabelle Lasserre
Entretien avec Bouthaina Chaabane par Frédéric Pichon
Entretien avec Grégoire III Laham par Frédéric Pichon
Toute crise est, à la fois, un péril à maîtriser et une occasion à saisir. Mais cela n'est vrai que s'il existe, à la tête des États, des personnalités fortes, courageuses, convaincues, visionnaires, plus soucieuses de la prochaine génération que de la prochaine élection. Des personnalités qui choisissent toujours de réussir plutôt que de durer.
Les crises, guerres et autres turbulences internationales du moment appellent, à l'évidence, l'émergence de telles personnalités. Existent-elles pour autant ? Le tour du monde en quinze étapes auquel nous convions nos lecteurs ce trimestre - de l'Ukraine à l'Irak - leur permettra de se faire leur propre opinion tout en épousant les méandres de l'actualité en compagnie, comme à l'accoutumée, des meilleurs experts.
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Que l'on me permette de braquer le projecteur sur deux contributions parmi toutes celles, également stimulantes, que l'on découvrira dans ces pages :
- Tout d'abord, celle du ministre des Affaires étrangères d'Israël Avigdor Liberman. Que l'on soit « faucon » ou « colombe », on appréciera d'autant plus cet entretien que M. Liberman se confie fort rarement à la presse européenne. Récusant toute langue de bois, le chef de la diplomatie israélienne dessine, ici, le visage de l'avenir. Un entretien décoiffant.
- Ensuite, celle des ministres français et allemand de la Défense. Pour la première fois, Jean-Yves Le Drian et Ursula von der Leyen ont bien voulu se livrer à une « interview croisée » en répondant, l'un et l'autre, aux mêmes questions posées par notre Rédaction. Sur la stratégie de Vladimir Poutine à l'égard de l'Ukraine, les affrontements en Irak et en Syrie, les atouts et les lacunes de la défense européenne, les pôles d'excellence en matière industrielle, les interventions extérieures, les relations avec Washington, et sur nombre d'autres dossiers clés, nos ministres nous offrent une éclairante prestation à deux voix.
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En plus de la quinzaine de contributions de cette livraison d'automne, on lira avec intérêt le « Dossier spécial » que nous consacrons à l'Investissement Responsable. Une dimension qui, depuis une dizaine d'années, concerne de plus en plus les divers acteurs financiers - et, tout particulièrement, les investisseurs institutionnels.
On le voit : nous avons tenté, cette fois encore, d'appréhender la réalité internationale de façon contrastée et sous des angles divers. Il y a plus de deux siècles, le poète britannique William Cowper ne disait-il pas, déjà, que « la variété est l'épice de la vie » ?
À toutes et à tous, bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Avigdor Lieberman par Aude Marcovitch et Patrick Wajsman
par Jean-Pierre Filiu
par Myriam Benraad
Sommaire :
par Galia Ackerman
Entretien avec Paul Kagamé par Frédéric Encel
Entretien avec Wolfgang Schäuble par Jean-Paul Picaper
Ce Numéro de printemps s'ouvre sur un stimulant entretien avec Laurent Fabius. Un entretien très libre dans lequel l'hôte du Quai d'Orsay évoque sa vision du monde, ses convictions, ses engagements personnels, et décrypte pour nos lecteurs les subtilités des grands dossiers du moment. Nous nous réjouissons que le ministre des Affaires étrangères ait choisi notre Revue pour se livrer, sans filet, à cet exercice.
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Fin mai, deux consultations électorales ont lieu simultanément sur notre Vieux Continent : la Présidentielle en Ukraine et les élections européennes. Notre Rédaction, bien évidemment, a braqué le projecteur sur ces deux événements majeurs.
- Ukraine : quel peut être le destin de ce malheureux pays soumis aux défis du maître du Kremlin ? Jusqu'où Vladimir Poutine est-il prêt à aller pour assouvir ses ambitions ? D'ailleurs, ces ambitions n'ont-elles pas été confortées par notre trop longue complaisance à l'égard de cet homme qui rêve de reconstituer l'ancienne sphère d'influence soviétique ? Comme l'écrivait le journaliste Élisée Loustalot sous la Révolution, « souvent les grands ne nous paraissent grands que parce que nous sommes à genoux »...
- Élections européennes : comment combler le décalage entre le projet européen et la réalité de l'Europe telle que les citoyens la vivent au quotidien ? Que faire pour que ce décalage cesse de nourrir les populismes de toutes espèces et de dynamiser les eurosceptiques de toutes appartenances ? Bref, comment redonner à l'idée européenne ses lettres de noblesse et son panache ?
Pour répondre à ces questions multiformes, nous avons sollicité, comme à l'accoutumée, ceux qui radiographient la réalité internationale et ceux qui la modèlent. Analystes et acteurs - de Vladimir Iakounine, l'une des personnalités les plus proches de Vladimir Poutine, à Daniel Cohn-Bendit, l'ancienne idole de Mai 68 qui achève ces jours-ci son dernier mandat d'eurodéputé et dont les jugements toujours passionnés rafraîchissent et rajeunissent nos modes de réflexion. Nostalgie, nostalgie...
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Bien d'autres zones sensibles ont retenu notre attention dans cette livraison printanière : Turquie, Libye, Iran... Pour chacune, nous avons tenté d'indiquer l'évolution prévisible. C'est donc une sorte de « baromètre » que nous offrons à nos lecteurs - avec ses « avis de tempête », ses « coups de vent », ses « beau fixe » et ses « temps variable »...
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Un dernier mot, enfin, pour indiquer que l'on trouvera également, dans ces pages, un passionnant « Dossier spécial » consacré à la responsabilité sociétale des entreprises. Avec, là encore, des signatures prestigieuses.
Les entreprises sont peut-être en train de devenir les nouveaux acteurs clés de la vie internationale. Comment s'étonner, dès lors, que leur responsabilité sociétale soit à la mesure d'un tel enjeu ?
On le voit : quel que soit l'angle, c'est encore et toujours le visage de l'avenir que nous tentons de dessiner. Un avenir dont Paul Valéry, en son temps, disait déjà qu'« il n'est plus ce qu'il était ».
À toutes et à tous : bonne lecture.
Sommaire :
Entretien avec Laurent Fabius par Isabelle Lasserre
Entretien avec Vladimir Iakounine par Alain Guillemoles
par Alain Guillemoles
Sommaire :
Entretien avec Pierre Moscovici par Gaëtan de Capele
Entretien avec Peter Bofinger par Jean-Paul Picaper
Entretien avec Viktor Orban par Antoine Vitkine
« En politique - écrivait André Suarès -, la sagesse est de ne point répondre aux questions ; l'art, de ne pas se les laisser poser. » En matière éditoriale, c'est l'inverse : questions et réponses doivent, autant que faire se peut, dissiper les opacités de l'actualité. Celles-ci, par exemple, qui concernent l'« Orient compliqué » :
- Iran : le Président Rohani n'est-il, comme le suggèrent les sceptiques, qu'un « loup déguisé en agneau » ou, au contraire, un réformateur réaliste prêt à consentir de vraies concessions - en particulier dans le domaine nucléaire - pour réintégrer son pays dans le concert des nations ?
- Syrie : pendant combien de temps encore Bachar el-Assad poursuivra-t-il l'extermination de son propre peuple : plus de 120 000 morts, 2 millions de réfugiés, 5 millions de déplacés ? Le Président syrien est-il totalement crédible lorsqu'il consent au démantèlement d'un arsenal chimique dont, la veille encore, il niait jusqu'à l'existence ? Quel jeu subtil Vladimir Poutine joue-t-il dans la région ? Quelles peuvent être les incidences de la guerre en Syrie sur la politique des pays voisins : Turquie, Liban, Israël ?
- Égypte : quelle est la portée réelle des événements que vit sous nos yeux la société égyptienne ? Le retour des militaires sur le devant de la scène marque-t-il de façon irréversible la fin du « printemps égyptien » ? Ne s'agit-il pas, plutôt, d'une pénible parenthèse dans un processus de démocratisation qui ne peut s'inscrire que dans la durée ?
Pour déchiffrer ces énigmes, nous avons, comme à l'accoutumée, sollicité les meilleurs experts.
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Autre dossier qui a retenu l'attention de notre Rédaction ce trimestre : le Renseignement. Les révélations d'Edward Snowden relatives à l'ampleur du programme américain PRISM ont troublé les opinions publiques et focalisé le débat sur une interrogation essentielle : comment échapper à un système de surveillance généralisée qui excède les seuls impératifs de la sécurité ?
Sur ce thème, nos lecteurs seront heureux, je pense, de découvrir les analyses et les confidences d'Alain Juillet, qui fut directeur du Renseignement à la DGSE puis Haut responsable de l'intelligence économique auprès du Premier ministre ; et, outre-Atlantique, celles du général Michael Hayden qui a, lui, dirigé la National Security Agency (NSA) avant de prendre la tête de la CIA. Deux contributions rares et éclairantes.
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On ne saurait, bien évidemment, oublier l'Europe et les efforts déployés par ses principaux acteurs afin de l'extraire de la crise. Pour établir ce « bulletin de santé », évaluer le chemin parcouru, apprécier les obstacles à franchir et dessiner le visage de l'avenir, nous avons ouvert nos colonnes à trois personnalités aux convictions fortes et respectées : le Commissaire européen Michel Barnier ; le Premier ministre du Portugal Pedro Passos Coelho ; et le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo. Tous trois s'expriment ici sans détour.
Cela dit, notre intérêt pour la cause européenne ne nous a pas fait oublier d'autres régions et d'autres enjeux plus lointains mais, eux aussi, dignes d'attention - du Japon à l'Afrique du Sud. Une Afrique du Sud qui est, d'ores et déjà, entrée dans l'après-Mandela.
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Last but not least : ce Numéro d'automne accueille un fort stimulant « Dossier spécial Monaco » truffé de signatures prestigieuses. Des institutions stables et équilibrées ; des finances publiques saines ; une fiscalité attractive ; un système social et éducatif performant ; une tradition culturelle réputée ; un cadre de vie unique ; une présence assidue au sein des organisations onusiennes : Monaco est bien la preuve qu'un petit pays peut avoir de grandes vertus.
À toutes et à tous, bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Michael Hayden par Dan Raviv
Entretien avec Michel Barnier par Baudouin Bollaert
Entretien avec Pedro Passos Coelho par Michel Faure
Sommaire :
Entretien avec Al Gore par Dan Raviv
Entretien avec Stanley McChrystal par Brigitte Adès
par Jean-Charles Jauffret
Bien que Maurice Blanchot ait raison d'écrire que « la réponse est le malheur de la question », nous avons souhaité, une fois de plus, ne pas nous satisfaire de points d'interrogation.
Nos lecteurs trouveront donc, dans ce riche Numéro printanier, des réponses éclairantes aux interrogations du moment. Celles-ci, par exemple :
- L'intervention française au Mali a-t-elle définitivement stabilisé ce pays ? Est-il bien certain que, malgré les revers subis, les djihadistes d'AQMI aient dit leur dernier mot ?
- Le Sahel restera-t-il une zone de transit pour la cocaïne sud-américaine et, plus généralement, un paradis pour les trafics les plus interlopes ?
- Le second mandat de Barack Obama ne réserve-t-il pas des surprises ? N'y aurait-il pas un « autre Obama » qui attendait d'être réélu pour révéler ses vraies convictions et forger d'autres stratégies ?
- Bachar el-Assad se « bunkerisera »-t-il jusqu'à la fin, insensible à la tragédie qu'il inflige à son propre peuple ? Et s'il s'efface - éliminé ou de son plein gré -, comment éviter que la Syrie ne devienne le champ d'impitoyables affrontements fratricides ?
- En Israël, le nouveau gouvernement de Benyamin Netanyahou réussira-t-il à redonner vie au processus de paix avec les Palestiniens ? Et à supposer que ce soit le cas, comment paver durablement le chemin de la paix avec, dans la coulisse, un Hamas qui s'obstine à nier l'existence même de l'État hébreu ?
- En Europe, comment retrouver des taux de croissance qui permettraient enfin d'écarter le spectre de nouvelles catastrophes ? Et comment redonner aux citoyens des raisons d'avoir, de nouveau, confiance dans la politique ?
Ces dossiers n'épuisent pas, on s'en doute, la substance de notre livraison de printemps. De l'Italie à la Grande-Bretagne et du Mexique au Cambodge, il se trouve peu de sujets brûlants - spectaculaires ou modestes - qui aient échappé, me semble-t-il, à la vigilance de notre Rédaction.
Pour éclairer la route, nous avons fait appel, comme à l'accoutumée, aux meilleurs experts et aux acteurs, à ceux qui décryptent la réalité internationale et à ceux qui la font - ou l'ont faite. Dans ce même Numéro nos lecteurs auront plaisir à découvrir les signatures du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian ; de Christophe Gomart, patron des si performantes Forces spéciales françaises ; de Theo Waigel, considéré comme le « père de l'euro » ; d'Emma Bonino, l'une des voix les plus originales et les plus passionnées de la scène politique italienne ; de Sam Rainsy, le valeureux chef de l'opposition cambodgienne ; de l'influent général syrien Manaf Tlass, hier enfant chéri du système Assad et aujourd'hui exilé volontaire à Paris ; et de l'homme d'affaires mexicain Carlos Slim, première fortune de la planète et grand philanthrope devant l'Éternel...
Toutes ces personnalités aux profils contrastés - et quelques autres - s'expriment ici sans détour. Leur point commun : le courage.
Soit dit en passant, le mot « courage » vient du mot « coeur »...
À toutes et à tous, bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman
Sommaire :
Entretien avec Jean-Yves Le Drian par Isabelle Lasserre
Entretien avec Christophe Gomart par Isabelle Lasserre
Entretien avec Jean-François Bayart par Thomas Hofnung
Sommaire :
Entretien avec Enda Kenny par Pierre Joannon
Entretien avec Valdis Dombrovskis par Antoine Jacob
Entretien avec Alexis Tsipras par Jean Catsiapis