Le bon Jean-Jacques (Rousseau) avait tort d'écrire que « l'homme n'est point fait pour méditer, mais pour agir ». Chacun sait que ces deux volets sont indissociables. En tout cas en matière internationale. C'est pourquoi, en plus des meilleurs experts, nous avons sollicité, ce trimestre, les hommes qui « font » l'actualité. Ceux qui, au coeur même de l'événement, peuvent infléchir nos destinées. Et nous nous réjouissons que les uns et les autres aient accepté, cette fois encore, d'offrir à notre Revue la primeur de leurs analyses et le fruit de leur expérience.
- L'Amérique latine vire-t-elle « à gauche » ? Après les élections du flamboyant Hugo Chavez au Venezuela, de Lula au Brésil, de Nestor Kirchner en Argentine, de Tabaré Vazquez en Uruguay, de Michelle Bachelet au Chili et d'Evo Morales en Bolivie - sans même parler de la performance d'Ollanta Humala au Pérou -, la question mérite d'être posée. Dans son premier entretien de fond à la presse internationale, M. Morales y répond. Avec la simplicité d'un homme qui a longtemps tutoyé la misère, l'injustice et l'oppression.
- Les États-Unis réussiront-ils à éviter la guerre civile en Irak et à promouvoir dans ce pays une authentique démocratie ?
- La communauté internationale parviendra-t-elle à empêcher l'Iran de se lancer dans la course à l'arme nucléaire ? Jusqu'où le président Ahmadinejad est-il prêt à aller ? Quelles sont ses véritables arrière-pensées ? Directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, prix Nobel de la Paix, grand pourfendeur de la prolifération nucléaire devant l'Éternel, Mohammed El Baradeï a, lui aussi, choisi de s'exprimer dans Politique Internationale pour éclairer l'opinion et exposer les motifs de son pessimisme.
- Dans l'écheveau complexe des turbulences proche-orientales, quel jeu le maître de Damas joue-t-il ? Quel est le degré de nocivité de la politique syrienne aujourd'hui ? Est-il possible - comme certains le suggèrent ces temps-ci - de provoquer la chute de Bachar el-Assad et, dans l'affirmative, en quoi son éviction bouleverserait-elle la donne régionale ? Abdel Halim Khaddam, qui a pendant des décennies occupé les fonctions les plus éminentes à la tête du régime syrien, a décidé de rompre avec le pouvoir et de s'exiler en France. Pour nous, il sort de son silence.
- La géopolitique mondiale, c'est aussi la pauvreté et les pandémies qui, dans le tiers-monde, déstabilisent ou ravagent des pays entiers. Peut-on éradiquer de tels fléaux ?
On trouvera, par surcroît, dans ce Numéro de printemps, de nombreux autres témoignages et commentaires consacrés aux problèmes qui font la « Une » de la presse. Avec un coup de projecteur spécial sur la politique énergétique du Kremlin : comment, grâce à cette « arme fatale » qu'est l'énergie, Vladimir Poutine escompte-t-il s'affirmer face aux Occidentaux et « punir » certains de ses anciens vassaux ?
On le voit, l'excès de vigilance ne saurait nuire... À propos, connaissez-vous ce vieux proverbe bantou : « Le lion dort toujours avec ses dents » ?
À toutes et à tous : bonne lecture.